Alerte enlèvement : après la mort de Vanille à 1 an en 2020, Célya, 6 ans, deuxième raté du système en France
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Alerte enlèvement : après la mort de Vanille à 1 an en 2020, Célya, 6 ans, deuxième raté du système en France

Alerte enlèvement : après la mort de Vanille à 1 an en 2020, Célya, 6 ans, deuxième raté du système en France

Le dénouement est dramatique. Célya, la fillette de 6 ans enlevée vendredi 12 juillet en Seine-Maritime, a été retrouvée morte quelques heures plus tard après le déclenchement du système d’alerte enlèvement. Le compagnon de la mère de l’enfant, un homme de 42 ans, soupçonné d’avoir enlevé la petite fille, a été interpellé et placé en garde à vue vers 6 heures du matin samedi 13 juillet.

Depuis la création du dispositif d’alerte enlèvement d’enfant en France en 2006, déclenché 33 fois, c’est la deuxième fois qu’un enfant est retrouvé mort. En février 2020, le corps sans vie de la petite Vanille, un an, avait été découvert dans un bac à vêtements à Angers (Maine-et-Loire).

Une femme avec de graves problèmes psychologiques

Ce vendredi 7 février 2020, Nathalie Stéphan ne s’est pas présentée au centre maternel d’Angers, un foyer pour mères célibataires où elle séjournait depuis un an. Ce jour-là, cette femme de 39 ans, atteinte de graves troubles psychologiques, a été autorisée pendant 48 heures à s’occuper de sa fille d’un an, Vanille, qui a été placée le reste du temps dans une famille d’accueil.

Elle devait ramener le bébé à son assistante sociale à l’enfance (ASE) à 17h30. Mais la mère ne s’est pas présentée. Son téléphone portable était éteint, et la jeune femme n’a pas pu être géolocalisée. Après 24 heures de recherches, le système d’alerte enlèvement a été déclenché le 8 février 2020, pour tenter de retrouver la petite fille aux boucles brunes et aux grands yeux noirs, qui avait été enlevée par sa mère.

Le nom et la photo du suspect ont été diffusés sur toutes les chaînes de télévision et sur Internet. Le système a permis de recueillir en quelques heures une centaine de témoignages, dont l’un s’est révélé déterminant.

« J’ai appuyé très, très, très fort avec ma main »

Le gérant de l’hôtel Terminus de Nantes, où la mère de l’enfant a passé la nuit, a fait le rapprochement entre le nom du fugitif dévoilé par les autorités et celui figurant sur la carte d’identité d’une de ses clientes. Les policiers sont arrivés sur les lieux et ont trouvé Nathalie Stephan, mais sans sa fille.

La mère affirme d’abord avoir déposé Vanille chez une amie à Angers, mais refuse de donner son nom et son adresse. Le corps du bébé sera découvert quelques heures plus tard, sur instruction de la mère, dans un sac poubelle caché dans une poubelle à vêtements à Angers. L’autopsie déterminera que la petite fille est morte « étouffée ».

Devant les enquêteurs, elle avait reconnu avoir « étouffé » Vanille alors qu’elles se trouvaient toutes les deux dans un parc d’Angers, avant de déposer son corps dans un bac à vêtements, avait appris Le Parisien à l’époque. « Comme elle se débattait, j’ai poussé avec ma main très, très, très fort », avait reconnu Nathalie Stéphan aux enquêteurs.

Alerte enlèvement déclenchée 33 fois depuis 2006

En février 2023, Nathalie Stéphan, alors âgée de 42 ans, avait été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans, par la cour d’assises du Maine-et-Loire pour le meurtre de Vanille. Au cours de l’enquête, la mère de l’enfant avait précisé qu’elle avait élaboré son projet macabre lorsqu’elle avait appris en décembre 2019 que le placement de sa fille se poursuivait et qu’elle devait quitter la maternité le 10 février.

L’affaire Vanille est le premier échec de l’alerte enlèvement, adoptée en France en février 2006. Ce dispositif consiste à lancer une alerte de masse en cas d’enlèvement d’enfant mineur pour mobiliser la population dans la recherche de l’enfant et de son ravisseur. Il a été déclenché en France trente-trois fois à ce jour.

Elle n’est activée que si plusieurs critères sont réunis : il doit s’agir d’un enlèvement avéré et non d’une simple disparition, la victime doit être mineure, son intégrité physique ou sa vie doit être en danger et il doit exister des informations permettant de la localiser.

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