Alerte dans les cantines, Duralex demande « l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire »
L’alerte madeleine de Proust. Pov : tu as cinq ans à la pause déjeuner avec tes amis « amis pour la vie » de maternelle et pour jouer, tu regardes ton âge dans le nombre de verres Duralex à la cantine. Les larmes d’émotion coulent sur vous ? Préparez-vous à pleurer à nouveau, car les boissons de votre enfance sont menacées.
Le verrier français Duralex, en difficulté depuis la crise énergétique de 2022, « a demandé l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire à son profit auprès du tribunal de commerce d’Orléans », a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitant de la célèbre marque.
Flambée des prix du gaz
« L’objectif est de rechercher un repreneur pour NDI, visant ainsi à trouver la meilleure solution pour l’entreprise » qui emploie 230 personnes dans son usine historique de la Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), indique l’entreprise.
« Un administrateur et un représentant légal devraient être désignés par le tribunal pour assister la société pendant la période d’observation qui devrait s’ouvrir », ajoute la société. Duralex avait subi de plein fouet la flambée des prix du gaz suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie début 2022, et avait été temporairement sauvée par un prêt de 15 millions d’euros de l’État, qui lui avait permis de rouvrir son four de verrerie et de relancer son activité. sa production après cinq mois de fermeture.
Année 2023 très complexe
Cependant, au cours de l’exercice 2023, « de nouvelles difficultés sont apparues », imputables à l’inflation, à un environnement de consommation « en fort déclin » et à une « concurrence exacerbée », indique l’entreprise : « Malgré les efforts opérationnels et la poursuite des investissements, les pertes n’ont pu être endiguées. .»
Parallèlement, le NDI se dit « confronté à une décision du tribunal administratif d’Orléans concernant les droits à polluer de l’ancien propriétaire de Duralex », estimant qu’il était « redevable des quotas dus par l’ancien opérateur ».
Une santé financière « compromise »
Ce jugement « rendu à la mi-mars », contre lequel l’entreprise a annoncé son intention de faire appel, « compromet gravement la santé financière du NDI et sa capacité à maintenir ses activités de manière durable », précise le communiqué. « C’est toujours un peu triste », regrette l’élu CGT, François Dufranne, qui assure que les salariés « ne s’y attendaient pas ».
« Il y a trois semaines, un mois, on nous a fait une présentation nous expliquant les objectifs, les produits que nous allions développer, etc. Tout un discours et un mois plus tard, nous avons tenu une réunion extraordinaire du CSE pour nous dire que nous allons mettre l’entreprise en redressement judiciaire», déplore encore le syndicaliste. «Maintenant, nous allons croiser les doigts pour qu’il y ait un acheteur. »
A Bercy, le ministre de l’Industrie Roland Lescure, venu pour la réouverture des fours, a indiqué que l’Etat « ferait tout son possible pour tenter de faire émerger des solutions de relance ».