Neuromanie est un essai qui peut parfois ressembler à un pamphlet, une exploration de notre cerveau et de toutes les idées reçues que l’on peut avoir sur cet organe très mystérieux.
Cerveau droit, créatif, cerveau gauche, rationnel
Les petits bateaux
3 minutes
Parmi les idées reçues qui persistent, celle du cerveau droit et du cerveau gauche. Pour Albert Moukheiber, cette dichotomie est un mythe. « Et puis, si on prend une œuvre d’art, on voit que pour pouvoir être créatif, il faut aussi beaucoup de méthodes, d’application, et beaucoup de techniques. Cette division du cerveau est complètement artificielle. Elle s’effondre au contact de la réalité. Mais elle permet à certains de mettre des gens dans des cases au hasard, à l’aide de tests. Une idée fausse qui vient des expériences sur le langage dans les années 1960. On sait maintenant que le cerveau est distribué sans avoir une zone dédiée à telle ou telle fonction. Et c’est ridicule : imaginons que je prenne un coup sur le côté gauche, je ne pourrais parler qu’en vers ? A l’inverse, un scientifique comme Benjamin Franklin « Qui sort dans l’orage avec son cerf-volant pour étudier la foudre : il n’y a rien de cartésien là-dedans ! Et pour moi, la science, c’est beaucoup d’émerveillement, d’imagination. »
Bien pour vous!
52 minutes
Le cerveau reptilien n’existe pas non plus
On pense généralement qu’il y aurait le complexe reptilien, le complexe paléo-mammifère et le complexe néo-mammifère. Pour Albert Moukheiber, une fois le cerveau gauche-cerveau droit tombé en désuétude, on s’est accroché à ce nouveau complexe. « Nous sommes passés d’une division en deux à une division en trois, qui est également très répandue. Par exemple, l’entraîneur de football Mourinho dit que ses joueurs doivent activer leur cerveau reptilien pour avoir de la motivation. Or, notre cerveau ne s’est pas du tout développé par strates géologiques, de la plus ancienne à la plus ancienne, et cela a des conséquences néfastes sur notre compréhension des choses. »
Les Savanturiers
55 minutes
L’imagerie médicale ne peut pas détecter nos émotions avec précision
Le grand public imagine souvent qu’il suffirait de faire de l’imagerie cérébrale fonctionnelle pour déterminer les zones de notre cerveau actives dans ce que nous ressentons comme amour ou comme peur. Albert Moukheiber : « Pendant longtemps, nous avons pensé que notre cerveau fonctionnait par zones. Or, notre cerveau est beaucoup plus complexe et compliqué. Nous n’avons pas vraiment une fonction par zone, sinon cela ne pourrait pas vraiment fonctionner. »
Peur dans les amygdales ?
Dans le même ordre d’idées, dire que la peur réside dans l’amygdale est également une absurdité pour Albert Moukheiber. « Il faut se rappeler que dans notre cerveau, il n’y a rien : pas de mémoire, pas de cognition, mais des neurones qui envoient des signaux électriques et chimiques. L’imaginer comme une montre dont on pourrait retirer un rouage, et qui arrête le mécanisme brusquement, c’est une vision hypermécanique de quelque chose qui n’est pas. Le cerveau est beaucoup plus dynamique et vivant. »
Parlez-vous cerveau ?
3 minutes
La suite passionnante attend d’être entendue…