L’homme d’affaires roi du transport poursuit son irrésistible ascension et ses investissements sur le marché européen.
L’homme est discret, mais une fois la glace brisée, il adore parler. L’ambition qui anime depuis toujours Alain Samson remonte à son enfance. Une famille ultra-modeste et le souvenir indélébile d’une vie difficile. Comme les deux kilomètres qu’il devait parcourir à pied chaque jour pour se rendre à l’école lorsqu’il était enfant. De cette époque, l’homme d’affaires a gardé une envie de vengeance et une « niaque » qui ne l’a jamais quitté.
3 000 salariés 2 200 véhicules
Le résultat est incontestable : aujourd’hui, Alain Samson est à la tête du groupe de transport Malherbe, qui compte près de 3 000 salariés et une flotte de 2 200 véhicules. Avec sa récente prise de participation dans TLW, 3ème transporteur routier basé au Luxembourg, le groupe franchit une nouvelle étape et ambitionne de s’imposer sur le marché européen. Son chiffre d’affaires de 405 millions d’euros est en hausse et sa flotte s’est agrandie de 60 unités. Surtout, la dynamique générée par la société luxembourgeoise lui ouvrira la porte à de nouveaux clients européens.
Pour Noël Samson, le frère du PDG et patron de Malherbe, «cette opération marque une étape fondamentale pour le groupe… car avoir l’ambition de se développer à l’international est une chose, avoir les moyens et les hommes en est une autre. C’est désormais chose faite.
Un caillou dans la chaussure
Alain Samson a de l’ambition inscrite sur lui. Il a toujours voulu diversifier ses activités. « Parallèlement aux transports, je me lance dans l’immobilier, l’éolien et le stockage d’énergie. Et à chaque fois, je mets des hommes de confiance à la tête de ces nouvelles entreprises.
Une réussite totale, à une exception près. Un caillou s’est glissé dans la chaussure d’Alain Samson. A un certain Franck Supplisson. Haut civil au service de nombreux diplomates prestigieux, il était proche de Nicolas Sarkozy, Christine Lagarde et de l’ancien ministre Éric Besson. La reconversion d’un fonctionnaire vers l’entreprise n’est pas forcément synonyme de réussite. Pour Alain Samson, le bilan de Supplisson est rassurant. C’est ainsi qu’ensemble, ils se lancent dans leur première aventure industrielle avec l’achat d’Alpine Aluminium.
Mais dans ce cas-ci, Alain Samson avoue avoir laissé trop de liberté à Supplisson. Ce dernier s’est bien gardé de prévenir le PDG de certaines décisions douteuses qui ont conduit à la mise en examen des deux hommes. Précisons que Franck Supplisson n’est pas un novice. Il est actuellement détenu dans le cadre d’une autre affaire Ascometal…
Frédéric Crotta