La haute direction de Postes Canada devra expliquer aux élus fédéraux sa décision controversée d’ajouter des services en anglais dans plusieurs bureaux de poste de Montréal.
Cette obligation découle de l’adoption d’une motion proposée la semaine dernière par le Bloc québécois à la commission des opérations gouvernementales.
Le texte, qui a été adopté par consensus, invite le sous-ministre des Langues officielles et des représentants de Postes Canada à venir « témoigner pendant un minimum de deux heures chacun » au plus tard le 31 octobre.
« Nous allons inviter spécifiquement le PDG de Postes Canada (Doug Ettinger) », a déclaré un attaché de presse du Bloc dans un courriel adressé à Journal.
Doug Ettinger, PDG de Postes Canada.
Bilinguisme
Le Journal Le gouvernement du Québec a annoncé en août que la société d’État fédérale prévoyait rendre bilingues une trentaine de succursales au Québec qui n’offrent actuellement que des services en français, dans le cadre de l’évaluation de ses services bilingues qu’elle effectue tous les 10 ans en vertu de la Loi sur les services bilingues. Loi sur les langues officielles.
L’organisme convertira notamment 24 bureaux dans la région de Montréal, où l’on compte déjà plus de 50 établissements offrant des services dans la langue de Shakespeare dans quelque 240 points de service.
À terme, il y aura donc près d’un bureau de poste sur trois (31 %) qui sera bilingue à Montréal, contre un sur cinq (21 %) actuellement.
Il n’a pas été possible de connaître le nombre de nouveaux bureaux de poste où les services en français seront offerts dans les autres provinces, mais cet exercice de révision a entraîné, par le passé, la perte du statut bilingue à certains endroits, puisque l’organisme fédéral ajuste ses services en fonction des données du recensement.
Or, le fait est que le français est en déclin partout au Canada, alors que la proportion de francophones d’un océan à l’autre est passée de 22,2 % en 2016 à 21,4 % en 2021. Au Québec seulement, on constate un recul du français de deux points durant cette période, alors que la proportion de francophones est passée sous la barre des 75 %.
Sujet tabou
Rappelons que les hauts dirigeants de Postes Canada n’ont pas dit un mot de français lors de leur assemblée générale annuelle à la fin du mois d’août, malgré les récentes controverses.
En plus de l’augmentation du nombre de bureaux de poste offrant des services en anglais, qualifiée de « non-sens » et de « folie » par le Bloc québécois, l’organisation s’est retrouvée dans l’embarras après avoir publié des offres d’emploi pour des facteurs au Québec qui ne nécessitaient pas de savoir parler français.
L’entreprise publique a cependant réintroduit cette exigence et a promis de veiller à ce que « cela ne se reproduise plus », à la suite d’informations provenant de Journal à propos de ça.
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