Airbus compte supprimer jusqu’à 2.500 postes dans sa branche « Défense et Espace » en difficulté, a appris l’AFP ce mercredi de source proche des discussions entre la direction et les syndicats du géant industriel européen.
Les modalités de ces réductions d’effectifs, dans une division qui emploie actuellement quelque 35.000 personnes et connaît une baisse de la demande pour les activités spatiales, n’ont pas été précisées dans l’immédiat, selon cette source s’exprimant sous couvert d’anonymat. La direction d’Airbus a dans un premier temps refusé de commenter, avant de confirmer l’information via un communiqué.
« D’ici mi-2026 »
Evoquant dans le document la nécessité de s’adapter à « un contexte difficile pour l’activité », Airbus a indiqué vouloir « rationaliser (son) organisation pour améliorer sa compétitivité à l’avenir ». « Ces mesures devraient se traduire par une suppression pouvant aller jusqu’à 2.500 postes d’ici mi-2026 » au sein de la division « Défense et Espace » (D&S) qui compte actuellement quelque 35.000 salariés, selon la même source. L’entreprise a indiqué avoir entamé des discussions avec les syndicats à ce sujet.
De leur côté, les principales organisations représentatives des salariés d’Airbus contactées par l’AFP n’ont pas souhaité communiquer avant l’information de leurs représentants prévue dans l’après-midi. Les modalités de ces réductions d’effectifs n’ont pas été précisées dans l’immédiat mais Airbus a indiqué vouloir éviter des « mesures restrictives » et a promis d’œuvrer pour « limiter l’impact social » de cette décision.
Baisse de la demande et bénéfices divisés par deux
Numéro un mondial des satellites de télécommunications, Airbus est en grande difficulté face à la baisse de la demande, tout comme Thales, autre poids lourd du secteur qui avait déjà annoncé au printemps un plan de redéploiement au sein du groupe de 1.300 postes de sa branche spatiale Thales. Espace Alénia.
Plombé par de nouvelles charges pour son activité spatiale, Airbus a vu son bénéfice divisé par deux au premier semestre. « Notre performance financière de mi-année reflète principalement les dépenses importantes liées à nos activités spatiales. Nous travaillons à résoudre les causes profondes de ces difficultés », a déclaré le président exécutif Guillaume Faury lors de la publication des résultats en juillet.
L’avionneur avait déjà prévenu fin juin qu’il devait constituer une nouvelle provision « de l’ordre de 900 millions d’euros » au premier semestre liée à la revue des coûts de développement et aux perspectives commerciales attendues de certains programmes de satellites de télécommunications. et la navigation. Ce montant a finalement été affiné à 989 millions d’euros au fur et à mesure de la poursuite de l’examen programme par programme.
« Causes profondes »
En 2023, Airbus avait déjà enregistré une charge de 600 millions d’euros dans ses comptes pour cette même activité spatiale, qui représentait l’an dernier environ deux milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les 65,4 milliards réalisés par la bande.
« Nous nous attaquons aux causes profondes de ces problèmes à travers un plan de transformation, qui portera notamment sur la mise en œuvre d’une stratégie de réponse aux appels d’offres plus sélective, le renforcement de la gouvernance et des contrôles internes, ainsi qu’en termes de maîtrise des coûts et de compétitivité », déclarait Guillaume Faury en juillet. .
Ces réévaluations concernent essentiellement les programmes de télécommunications et de navigation par satellite. Le problème vient du fait qu’il s’agit de satellites adaptés aux besoins de chaque client et produits en petites quantités, empêchant les gains d’efficacité de la production de masse, explique Airbus.