L’écart ne cesse de se creuser entre Airbus et Boeing. Tandis que l’avionneur européen, porté par ses objectifs de montée en puissance, accélère une nouvelle fois ses livraisons au premier trimestre par rapport à la même période de l’année précédente, son concurrent américain subit les conséquences de ses problèmes de qualité à répétition.
Airbus retrouve son niveau de 2022
Airbus a livré 142 avions au cours des trois premiers mois de l’année, contre 127 au premier trimestre 2023. Cette hausse d’activité est principalement tirée par la famille A320 NEO, avec 116 avions livrés, soit 11,5% de croissance. Cela s’inscrit dans la montée en puissance de la famille phare du constructeur, qui vise une moyenne de 75 avions par mois d’ici 2026. Deux A350 supplémentaires ont également été livrés.
Cette réussite industrielle doit néanmoins être nuancée. Airbus avait déjà réussi à livrer 142 avions au premier trimestre 2022 avant de connaître un début d’année 2023 compliqué, notamment en raison de goulots d’étranglement encore importants dans la chaîne d’approvisionnement. Ainsi, il bénéficie ici d’un effet rebond. Cela n’a pas empêché l’avionneur d’atteindre ses objectifs en 2023… et de les manquer en 2022.
Boeing plonge
Quoi qu’il en soit, la dynamique reste positive par rapport à Boeing. Le constructeur américain a dû se contenter de 83 appareils livrés depuis le début de l’année, contre 130 l’an dernier sur la même période. Les livraisons du 737 MAX sont quasiment divisées par deux et tombent à 66 exemplaires, tandis que les 787 progressent à peine. Cela devrait se traduire par une baisse significative du chiffre d’affaires sur les résultats du premier trimestre, et probablement de la rentabilité.
Cela illustre surtout les difficultés de Boeing à redresser la barre en termes de qualité de production, après une série de problèmes dont la perte d’un bouchon de porte sur un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines en janvier dernier. En effet, Dave Calhoun, directeur général du groupe américain qui partira à la fin de l’année, a temporairement renoncé à augmenter les tarifs du 737 MAX et a refusé de présenter des objectifs de livraison pour l’année.
Côté commandes, Airbus progresse également avec 170 commandes brutes (et aucune annulation pour l’instant). Boeing continue de bien vendre avec 131 commandes brutes, soit plus que l’an dernier.
