Airbus profite-t-il des déboires de Boeing qui traverse une zone de turbulences ?
- Le constructeur Boeing peine à se remettre de ses déboires,
- Une situation qui est loin d’être avantageuse pour Airbus.
Alors que Boeing est plongé dans la tourmente, son rival Airbus semble profiter de ces malheurs. Mais est-ce vraiment le cas?
Ces dernières années, Boeing traverse une période critique. Les incidents impliquant son modèle 737 MAX ont conduit les autorités de l’aviation civile américaine à réaliser un audit dont les conclusions ont été accablantes. Pendant ce temps, Airbus poursuit sur sa lancée et se positionne comme un leader mondial. Mais cela signifie-t-il qu’Airbus se réjouit des difficultés de son rival ?
Boeing accumule les revers
Le 737 MAX a longtemps été au cœur de scandales, mais le récent incident avec Alaska Airlines fut le coup final. Au début de l’année, la porte de l’avion avait été arrachée en plein vol. Cet événement a déclenché un examen approfondi révélant de nombreuses déficiences dans les processus de fabrication de Boeing. Cette dernière doit maintenant proposer un plan d’actions correctives pour résoudre ses problèmes de contrôle qualité.
Cette situation a eu des répercussions sur la trésorerie de l’entreprise. En effet, selon La Dépêche, Boeing « a connu cinq exercices consécutifs dans le rouge et fait désormais face à une dette nette de 40 milliards de dollars ». On pourrait penser que cela est avantageux pour Airbus qui est déjà en avance, mais ce n’est pas le cas.
Airbus a besoin de la présence de Boeing
Malgré les défauts constatés chez son concurrent américain, sa disparition n’est pas à l’ordre du jour. Même si de nombreuses entreprises font désormais faillite, Boeing continue de recevoir des commandes. Comme le souligne la même source : « Les crashs du 737 MAX, son immobilisation forcée, et le retard des programmes 777X et MAX-10, n’ont pas entraîné d’annulations en cascade (…) Boeing a même enregistré l’an dernier moins d’annulations que Airbus, 160 contre 225. Boeing est donc loin d’être hors course, ce qui joue en faveur de son rival.
Airbus, qui compte 8.500 avions dans son carnet de commandes, ne pourra pas livrer les premières unités avant 6 ans. A noter que le constructeur européen est confronté à une pénurie de main d’œuvre et à des difficultés d’approvisionnement, ce qui pourrait entraîner des retards de livraison. Dans ce cas, « les clients pourraient alors être tentés de se tourner vers la concurrence. Pour ne pas se laisser submerger par les commandes et livrer ses avions dans des délais raisonnables, Airbus a donc paradoxalement besoin de Boeing pour récupérer une partie du marché.»