Nouveau signe des temps difficiles que traverse l’industrie aérospatiale européenne. Airbus envisage de supprimer 2.500 postes dans sa branche défense et espace, a indiqué ce mercredi 16 octobre à l’AFP une source proche des discussions entre la direction et les syndicats du géant industriel européen. Les modalités de cette réduction d’effectifs de 7%, dans une division qui emploie actuellement 35 000 personnes, n’ont pas encore été précisées.
L’entreprise, selon la même source, a commencé ce mercredi matin à informer les organisations syndicales de ses projets, qui concernent l’ensemble de la division « Défense et Espace » et pas seulement le spatial. De leur côté, les principaux syndicats français d’Airbus n’ont pas communiqué avant l’information de leurs représentants prévue dans l’après-midi.
Airbus Defence and Space, spécialisé dans les avions militaires, les drones, les missiles, les lanceurs spatiaux et les satellites artificiels, est confronté à une baisse de la demande pour les activités spatiales. Thales, l’autre poids lourd du secteur, avait déjà annoncé au printemps un plan de redéploiement au sein du groupe de 1 300 postes initialement salariés pour la branche spatiale Thales Alenia Space.
Plombé par de nouvelles dépenses dédiées à son activité spatiale, Airbus a vu son bénéfice divisé par deux au premier semestre. « Notre performance financière de mi-exercice reflète principalement des dépenses importantes liées à nos activités spatiales. Nous travaillons à résoudre les causes profondes de ces difficultés», a déclaré le président exécutif, Guillaume Faury, lors de la publication des résultats économiques en juillet dernier.
En 2023, Airbus avait déjà enregistré une charge de 600 millions d’euros dans ses comptes, toujours pour l’activité spatiale. La même année, la filiale Airbus réalise environ 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les 65,4 milliards réalisés par le groupe, soit seulement 3 %.
« Maîtrise des coûts »
« Nous nous attaquons aux causes profondes de ces problèmes à travers un plan de transformation, qui portera notamment sur la mise en œuvre d’une stratégie de réponse aux appels d’offres plus sélective, le renforcement de la gouvernance et des contrôles internes, ainsi qu’en termes de maîtrise des coûts et de compétitivité.», déclarait Guillaume Faury en juillet.
Ces réévaluations concernent essentiellement les programmes de télécommunications et de navigation par satellite. Le problème vient du fait qu’il s’agit de satellites adaptés aux besoins de chaque client et produits en petites quantités, empêchant les gains d’efficacité de la production de masse, explique Airbus.