Airbus : l’avionneur revoit à la baisse ses prévisions de livraisons, le titre baisse en Bourse
Face aux problèmes rencontrés par ses fournisseurs, l’avionneur européen est contraint de revoir à la baisse ses prévisions de livraisons d’avions pour 2024. Il vient par ailleurs d’enregistrer une nouvelle charge de 900 millions d’euros pour sa division Space. Explications.
L’avionneur européen vient de revoir à la baisse ses ambitions pour 2024. Les difficultés rencontrées par sa division spatiale et par ses fournisseurs d’avions commerciaux modifient la feuille de route qu’il s’est fixée en début d’année.
Après une revue technique approfondie de tous ses programmes spatiaux, Airbus a annoncé qu’il devrait enregistrer une nouvelle charge de 900 millions d’euros au premier semestre. L’année dernière, c’était 600 millions d’euros. Cette nouvelle disposition prend en compte « des hypothèses actualisées sur les plannings, la charge de travail, les approvisionnements, les risques et les coûts sur la durée de vie de certains programmes de télécommunications, de navigation et d’observation » explique le groupe dans un communiqué. L’activité spatiale d’Airbus a représenté l’an dernier environ deux milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les plus de 65 milliards générés par le groupe.
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Une trentaine de livraisons de moins que prévu en 2024
Concernant sa division avions commerciaux, Airbus est contraint de revoir ses plans. Alors qu’elle tablait cette année sur la livraison d’environ 800 avions, elle prévoit désormais d’en livrer seulement environ 770. Cela s’explique par les difficultés persistantes d’approvisionnement en matières premières ou en composants auprès de sa chaîne de fournisseurs. . « Airbus est confronté à des problèmes de chaîne d’approvisionnement spécifiques et persistants, principalement en ce qui concerne les moteurs, les aérostructures et les équipements de cabine », a déclaré l’avionneur.
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« La demande reste très forte, c’est indéniable, mais le chemin pour y arriver est complexe et nous sommes ralentis par plusieurs éléments, et continuons d’être freinés par la supply chain », déplore le patron d’Airbus. La situation s’est notamment dégradée ces derniers mois chez les motoristes Pratt & Whitney et CFM International. « Nous nous trouvons dans une situation où il y a une pénurie de moteurs pour avions monocouloirs chez les deux motoristes et nous nous retrouverions avec des planeurs, des avions sans moteurs, d’ici la fin du trimestre en nombre important » si le rythme n’était pas le même. le ralenti explique Guillaume Faury.
Contraint de ralentir le rythme de sa montée en puissance, l’objectif d’Airbus de produire 75 avions par mois a été repoussé d’un an, à 2027.
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Chute boursière de près de 10%
Suite à ses nouvelles prévisions, annoncées hier soir, lundi 24 juin, les actions de l’avionneur européen sont en chute libre. Ce matin, son cours a chuté de près de 10% à la Bourse de Paris. Le motoriste Safran qui constitue avec General Electric la joint-venture CFM International, a perdu plus de 4%.
Le groupe, qui prévoyait pour 2024 un résultat opérationnel ajusté « entre 6,5 et 7 milliards d’euros », ne table désormais plus que sur 5,5 milliards d’euros. Son cash-flow libre devrait également passer de 4 à 3,5 milliards d’euros. Airbus présentera ses résultats semestriels le 30 juillet.