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Airbus distribue les bons et les mauvais points sur les cadences de production

Airbus parviendra-t-il à atteindre son objectif de 770 avions livrés en 2024 ? Malgré des livraisons qu’il avoue lui-même décevantes en septembre, Christian Scherer y croit. Le directeur général de la branche avions commerciaux d’Airbus a assuré que le constructeur européen « gard’Airbus a assuré que le constructeur européen « gardé le cDait l cap » lors d’une réunion organisée par l’Association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace (AJPAE) ce vendredi.

L’occasion pour Christian Scherer d’affirmer qu’Airbus avait fait ce qu’il fallait en interne depuis la fin du Covid pour faire tourner le « marathon de sa vie » – la plus forte augmentation de vitesse jamais réalisée dans l’aviation commerciale. L’occasion aussi d’imputer en grande partie les retards actuels aux faiblesses persistantes de la chaîne d’approvisionnement.

Interrogé sur la possibilité d’abaisser ses prévisions de livraisons pour 2024, après les avoir déjà réduites de 800 à 770 en juin dernier, Christian Scherer ne lâche rien. « Notre trajectoire est ambitieuse, mais elle reste notre trajectoire »dit-il. Le directeur général assure, concernant le périmètre contrôlé par Airbus, « avoir assuré notre capacité à atteindre nos objectifs de fin d’année en termes de déploiement de moyens. Nos propres activités d’aérostructures ont été sous forte pression sur l’A320 NEO en particulier, et les équipes ont fait un travail fantastique en déverrouillant et en réduisant les risques. »

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Retour à la normale

Dans la foulée, Christian Scherer affirme « Les grandes ambitions d’Airbus pour l’avenir » avec une croissance de 10 à 15 % de la production par an, jusqu’à atteindre une cadence de 75 avions de la famille A320 NEO par mois en 2027. Un objectif fixé par Guillaume Faury en mai 2021, et qui devait initialement être atteint à partir de 2025. Il a depuis été reporté à de nombreuses reprises, Airbus n’ayant pas encore retrouvé son rythme d’avant Covid.

« Atteindre 75 exemplaires en 2027 reste la trajectoire et elle est de plus en plus visible, ferme et tangible », estime Christian Scherer.

Si le PDG d’Airbus Commercial Aircraft est si confiant malgré les nombreux reports déjà connus, c’est parce qu’il estime « pour pouvoir dire aujourd’hui que le fonctionnement d’Airbus, dans ce que nous produisons, est revenu à la normale ». « J’espère que nous convergeons vers une situation de stabilité qui nous permettra de continuer à croître dans tous nos programmes. Je vois le bout du tunnel en interne »continue-t-il.

Christian Scherer se réjouit particulièrement du surembauche d’ouvriers ces dernières années, malgré la charge financière que cela représente. Une nécessité, selon lui, compte tenu des longs délais de formation et de montée en puissance nécessaires pour atteindre les standards d’Airbus en termes de qualité et de sécurité, notamment après la perte importante de compétences due aux nombreux départs anticipés pendant la crise. sanitaire.

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Aborder la complexité du groupe

« Remettre Airbus en forme après la guerre du Covid est l’un des objectifs du LEAD ! plan. « , a partagé Christian Scherer. Le premier constructeur mondial a présenté le 26 septembre au comité européen ce vaste programme d’amélioration des performances qui devrait provoquer un choc de simplification et perturber durablement l’organisation industrielle de sa division aéronautique pour, à terme, produire davantage d’avions. . Un plan qui, pour lui, s’inscrit dans une volonté d’amélioration continue.

 » Il existe une volonté partagée par tous, et en premier lieu par nos collaborateurs, de décomplexifier notre groupe et de concentrer nos ressources sur notre cœur de métier qui est le développement, la fabrication, la vente et le support des meilleurs avions au monde. Nous passerons au crible toutes nos activités et évaluerons leur proximité avec notre cœur de métier pour faire le tri entre les activités que nous interrompons et celles que nous restructurons. », résume le patron de la division aéronautique d’Airbus.

Le groupe entend notamment rationaliser les fonctions support et la gestion de projets. Après une première analyse, 5.500 projets non essentiels ont été identifiés au sein d’Airbus Commercial Aircraft, selon des sources syndicales, et ce chiffre pourrait être réévalué à la hausse suite à une étude plus approfondie.

Christian Scherer rappelle que « Airbus n’entend pas mettre en œuvre de plan social » mais un gel des recrutements d’employés a été mis en œuvre, et un redéploiement du personnel via la mobilité interne au sein du groupe. Avec PLOMB! , Airbus entend également réduire sa base de coûts externes. Le gestionnaire suppose « un sérieux tour de vis dans le recours à des consultants externes » :  » Nous exerçons notre métier avec nos propres ressources. Pour caricaturer, nous n’externalisons pas la direction générale du groupe. »

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La chaîne d’approvisionnement toujours en difficulté

Christian Scherer est loin d’afficher la même satisfaction à l’égard de ses sous-traitants. Interrogé sur la responsabilité d’Airbus dans les retards de livraison actuels, il affirme d’abord que sa société ne signe que des contrats appuyés sur un plan industriel solide, sans spéculation de sa part. Il juge alors que « Quand il y a un ajustement de trajectoire, (…) ce n’est pas parce qu’Airbus n’est pas capable d’honorer ses commandes. C’est parce que nos fournisseurs nous disent « J’ai un problème pour honorer les commandes que vous m’avez passées ». »

« Nous achetons auprès de plus de 10 000 fournisseurs et il suffit qu’un seul ait une pierre dans la chaussure pour que tout le monde marche plus lentement. Les difficultés de certains fournisseurs se répercutent sur nous tous et sur Airbus en premier lieu », explique Christian Scherer.

Airbus doit faire face à ces difficultés d’ici la fin de l’année. « Il reste quelques points faibles dans la chaîne d’approvisionnement auxquels nous nous attaquons ». Le directeur général critique particulièrement CFM International, une joint-venture entre Safran et GE, qui fournit les moteurs Leap de la famille A320 NEO. « Les moteurs CFM restent sur le chemin critique. Je le regrette, mais c’est le cas. » A plus long terme, il estime que ces difficultés dureront encore deux ans et ne seront totalement résolues qu’en 2027, pic désormais attendu pour sa montée en puissance.

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Assistance fournisseur

Le patron d’Airbus Commercial Aircraft dit tirer les leçons des difficultés vécues depuis le Covid. Les équipes du constructeur suivent » comme du lait sur le feu la situation financière » les fournisseurs, dont certains, déjà fragilisés par le Covid, subissent désormais la crise chez Boeing.

Elle affirme avoir mis en place toute une palette de solutions pour sécuriser au mieux ses approvisionnements, avec des centaines de personnes mobilisées, des plans d’amélioration et même un soutien financier dans des cas exceptionnels.  » Mon ambition est qu’Airbus ne soit pas à la merci de décisions prises par les fournisseurs dans leur seul intérêt, et qui impacteraient l’ensemble de notre écosystème. », déclare Christian Scherer.