Air France augmente le prix de ses billets avant l'adoption de l'amendement sur la taxe de solidarité
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Air France augmente le prix de ses billets avant l’adoption de l’amendement sur la taxe de solidarité

Air France augmente le prix de ses billets avant l’adoption de l’amendement sur la taxe de solidarité

La compagnie aérienne nationale a déjà choisi d’appliquer l’augmentation de prix à partir du 1er janvier, alors que l’amendement du gouvernement est toujours en discussion à l’Assemblée nationale.

C’est une mesure qui surprend plus d’un passager sur les réseaux sociaux. Depuis le 24 octobre, le groupe Air France-KLM, qui possède également Transavia, applique une augmentation du prix de ses billets pour les voyages à partir du 1er octobre.euh janvier prochain. En cause, l’amendement 3630 déposé par le gouvernement dans le projet de loi de finances 2025 qui prévoit « faire contribuer les passagers aériens à l’effort de redressement des comptes publics ». L’exécutif envisage ainsi une rentrée supplémentaire d’un milliard d’euros, dont 150 millions d’euros proviendraient de l’aviation d’affaires commerciale et 850 millions d’euros des services aériens réguliers.

Concrètement, le montant de la taxe de solidarité sur les billets d’avion pourrait tripler et représenter 9,50 euros supplémentaires par voyage pour les vols en Europe et 120 euros sur un Paris-New York en classe affaires, selon l’amendement. Dans un communiqué, Air France va plus loin et détaille les majorations prévues par rapport à la distance parcourue lors du voyage. Les vols intérieurs (y compris les territoires d’outre-mer) et les vols au sein de l’Union européenne verront leur taxe de solidarité passer de 2,63 euros à 9,50 euros pour les cabines Economy et Premium et de 20,27 euros à 30 euros pour la cabine Business.

Pour les autres vols de moins de 5 500 km, le montant perçu pour cette taxe sera augmenté de 7,51 euros à 15 euros. « pour les cabines Economy et Premium et de 63,07 euros à 80 euros pour les cabines Business et La Première »souligne Air France. Enfin, pour les vols au-delà de 5 500 km, la taxe de 7,51 euros sera portée à 40 euros pour les cabines Economy et Premium et de 63,07 euros à 120 euros pour les cabines Business et La Première, dont les billets représentent plusieurs milliers d’euros.

« L’application de ce barème est visible dans le détail du prix de l’avion »précise le groupe aéronautique. Sur un aller simple Paris-Nice, prévu le 31 décembre, le billet le moins cher s’élève à 79 euros alors qu’il monte à 87 euros le lendemain, notamment en raison de l’augmentation du montant de la taxe de solidarité.

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Un surcoût « abordable »

Les clients ne cachent pas leur mécontentement sur le réseau social X. L’un d’eux appelle au boycott des compagnies aériennes du groupe Air France : « Quelle est votre folie à prendre les devants sur la taxe de solidarité ? L’amendement, toujours en discussion à l’Assemblée nationale, n’a pas encore été adopté par les députés. Pour se défendre, Air France justifie une avance de fonds « pour éviter une perte de plusieurs dizaines de millions d’euros » si l’amendement est adopté dans le projet de loi de finances pour 2025. Le groupe s’engage également, « en cas de modification du barème, d’abandon ou de rejet de l’amendement » procéder « à une régularisation afin que le montant perçu soit égal au montant effectivement dû au titre du titre » de la taxe de solidarité sur les billets d’avion.

Le gouvernement estime que le surcoût de 9,50 euros «restera abordable par rapport au prix du billet». « Je ne pense pas que, pour les vols en Europe, une taxe de 9,50 euros remette en cause la balance. Tout comme 120 euros sur un Paris-New York en classe affaires, tarifé à plusieurs milliers d’euros.insiste le ministre des Transports, François Durovray, dans La Tribune . « Je fais toujours la comparaison entre le prix du billet de train et le prix de certains billets d’avion : beaucoup de Français ne comprennent pas pourquoi le premier est plus cher que le second dans le cas d’un certain nombre de compagnies low-cost »ajoute le ministre. Une justification qui a du mal à passer auprès des utilisateurs, dont l’un s’interroge : « L’État français est l’actionnaire majoritaire d’Air France KLM. Est-ce qu’on taxe l’État pour financer l’État ?

Les professionnels du secteur s’inscrivent également contre l’initiative d’Air France. « Nous sommes surpris par cette mise en œuvre sans aucune information préalable – de la part de ceux que vous qualifiez de « partenaires » ! Il est également choquant de voir le groupe Air France-KLM appliquer une taxe qui n’a pas encore été votée alors qu’en même temps vous protestez contre son introduction.»indique une lettre datée du 28 octobre – adressée à l’Echo Touristique – signée de Valérie Boned, présidente des Entreprises de Voyages (EDV) et René-Marc Chikli, président du Syndicat des voyagistes (Seto), et adressée à Henri Hourcade, général Responsable France chez Air France.

Si l’amendement est adopté par l’Assemblée nationale puis par le Sénat, le gouvernement envisage d’établir « un système de régularisation une fois que la gestion et le recouvrement de l’impôt seront définitivement opérationnels »précise le texte. Afin de réduire le déficit colossal de la France et de générer de nouvelles recettes, l’exécutif cible également d’autres secteurs comme les plus hauts revenus, les très grandes entreprises ou l’industrie du tabac.

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