Après un nouvel accident mortel en Guadeloupe causé par un airbag défectueux fabriqué par l’entreprise japonaise Takata sur une Toyota Yarris de 2010, la justice s’en mêle. En Martinique, la marque a contacté 1 600 usagers dont les véhicules concernés par cet équipement sont jugés « dangereux ».
La mauvaise série continue pour Toyota, avec plusieurs véhicules équipés d’airbags défectueux du constructeur japonais Takata toujours en circulation. Le 3 juillet 2024, une Yaris 2010 a coûté la vie à un septuagénaire en Guadeloupe, percuté par l’airbag à la suite d’un accident.
Depuis 2017, six personnes sont mortes sur les routes de l’archipel dans les mêmes circonstances et plusieurs autres automobilistes ont été victimes en Guyane et en métropole. La justice s’est saisie de l’affaire, via le parquet de Pointe-à-Pitre.
En Martinique, la marque a décidé de relancer sa campagne de rappel en avril dernier, suivie de courriers 3 mois plus tard (8 juillet). 1 600 utilisateurs sont toujours concernés sur l’île, précise la CCIE dans un communiqué daté du 11 avril 2024.
Il s’agit de voitures produites entre 2002 et 2012 (Rav4 (année 2003-2005), Avensis (2003-2008), Yaris (2005-2011), Corolla (2004-2013), Auris (2007-2010) et Hilux (2005-2011).
Depuis 2014, Toyota a organisé de nombreuses campagnes de rappel de Takata à travers le monde. Grâce à ces campagnes, le CCIE a pu changer 5 812 airbags sur des véhicules Toyota en Martinique, mais il reste encore 1 600 véhicules dangereux. Le 8 avril 2024, le CCIE a lancé une nouvelle campagne de rappel. Des moyens particuliers ont été alloués aux appels téléphoniques et aux campagnes d’affichage, mais aussi au porte-à-porte.
Une nouvelle campagne de mailing a également débuté le 8 juillet 2024. Il s’agit toutefois d’une course contre la montre car l’usure et le vieillissement des véhicules augmentent les risques d’accidents mortels. Nous appelons donc tous les conducteurs des véhicules concernés à se rendre gratuitement dans un atelier pour sécuriser leur véhicule.
Fin 2023, « plus de 30 décès dans le monde, dont 26 aux États-Unis » ont été attribués à ces défaillances, ajoute le Caribbean Import and Export Counter. Les explosions des airbags Takata ont également conduit à « plus de 400 personnes ont été blessées dans le monde. »
Plusieurs autres marques dans le monde sont équipées de ces airbags incriminés, souligne largus.fr sur son site, après recoupement de ses sources.
Cet équipementier japonais a fourni aux industriels des millions d’airbags capables d’exploser en projetant des fragments métalliques. L’utilisation de nitrate d’ammonium depuis le début des années 2000 pour gonfler ces « coussins de protection » serait à l’origine de ce phénomène dangereux. Cet agent chimique devient très instable lorsqu’il est exposé à la chaleur et à l’humidité pendant une longue période. Ces conditions climatiques particulières expliquent que l’Europe n’ait pas été la première touchée. Les premiers décès ont été signalés aux États-Unis, en 2013 et 2014, ou en Malaisie.
En cas de doute, si vous n’avez reçu aucune alerte, il est tout de même prudent de vous renseigner auprès de votre concessionnaire, particulièrement si vous conduisez une voiture de plus de 20 ans.