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Agroalimentaire, «Cette fois, c’est fini», l’abattoir breton AIM placé en liquidation judiciaire

Les 57 salariés ne se faisaient aucune illusion puisque le site, placé en redressement judiciaire en mai, n’avait pas trouvé de repreneur. L’ancien abattoir AIM d’Antrain en Ille-et-Vilaine a été placé en redressement judiciaire.

A Antrain dans le Pays de Fougères, Philippe Pichon, élu au comité social et économique (CSE), a reçu confirmation par mail vendredi 19 juillet au soir de la liquidation judiciaire de sa société, l’ancien abattoir AIM : « J’ai transmis à des collèguesouNous savions qu’il restait peu d’espoir, mais maintenant c’est vraiment fini. »

Placé en redressement judiciaire en mai dernier, le site, qui employait encore 57 salariés, n’avait pas trouvé de repreneur. Après une audience au tribunal de commerce le 17 juillet, la liquidation judiciaire a donc été confirmée.

Lire aussi :« Un énorme gâchis », les salariés de l’abattoir AIM connaissent leur sort, 19 juillet

Fondé en 1953, l’abattoir breton racheté par le groupe belge Sopraco ne découpait de la viande que depuis l’automne. Les chaînes d’abattage avaient été arrêtées en raison de problèmes de respect des normes et les travaux de modernisation n’avaient pas été réalisés.

« Jusqu’alors, le site tournait à plein régime », les employés étaient indignés. « ONous abattions 600 bovins et autant de veaux par semaine. Nous étions le seul abattoir en France à fonctionner 5 jours par semaine et ils nous ferment ! Ils voulaient rayer l’AIM de la carte. »

Pour leur avocate Elise Brand, « Fermer des entreprises où il n’y a plus d’activité, je comprends, mais fermer une entreprise où le chiffre d’affaires a augmenté de 19%, c’est un peu difficile à avaler. »

« Ils ont travaillé jusqu’au dernier jour, sans faire grève, sans brûler une palette.a-t-elle souligné en quittant le tribunal. Est-ce que la société les récompense pour leur fidélité au travail ? Pas du tout. Ils ne demandent rien, alors on les écrase encore plus. Ils n’avaient pas d’organisation syndicale dans leur entreprise, on leur a dit… Les syndicats, ce n’est pas bien, vous verrez, on va le faire de manière paternaliste, entre nous… Et là, ils se retrouvent complètement démunis. »

« Hier, pour notre dernier jour de présence, Philippe Pichon concluton s’est retrouvé sur place et on a fait un dernier barbecue ensemble. Maintenant c’est fini. Il va falloir essayer de remonter. »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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