Agression du Premier ministre slovaque : pour Moscou, « la terreur politique est arrivée en Europe »

Un poète provincial raté, aux opinions confuses, opposé au pouvoir quel qu’il soit. Dans le portrait que dresse de lui la presse de Bratislava, Juraj Cintula, 71 ans, agresseur présumé du Premier ministre slovaque Robert Fico, apparaît comme une personnalité erratique. Cet homme, qui a notamment travaillé comme agent de sécurité dans un centre commercial, grâce auquel il détenait un permis de port d’armes, assume la responsabilité de son acte en affirmant qu’il « n’était pas d’accord avec la politique du gouvernement ». Inculpé pour « tentative de meurtre », dans une attaque « motivée par des considérations politiques », selon le ministère slovaque de l’Intérieur, il cite, dans une vidéo visiblement enregistrée peu après son arrestation dans les locaux de la police, les réformes très controversées entreprises par les populistes. à la télévision publique et dans le système judiciaire. Pas un mot, a priori, sur la guerre en Ukraine.

En revanche, il était un sympathisant actif d’un groupe paramilitaire slovaque, les Défenseurs slovaques (Slovenski Branci), formé par d’anciens agents des forces spéciales russes, ont découvert des journalistes d’investigation de la région : notamment le Hongrois Szabolcz Panyi. Ce type de milices s’est étendu à certains pays d’Europe de l’Est à partir de 2014, comme la Bulgarie, après l’afflux de migrants syriens. En plus de défendre les valeurs traditionnelles locales contre les « envahisseurs », les Défenseurs slovaques prônent la sortie de leur pays des institutions euro-atlantiques et un rapprochement avec Moscou au nom du panslavisme.