Agitos, parasportif, boccia… Le lexique des termes essentiels pour suivre les événements
Avec les Jeux Paralympiques, qui se déroulent à Paris du 28 août au 8 septembre, de nouveaux mots vont entrer dans la conversation. Voici une liste de mots spécifiques à cet événement.
Les Jeux Paralympiques de Paris ont débuté avec la cérémonie d’ouverture mercredi 28 août. Jusqu’au 8 septembre, le public pourra se familiariser avec les 22 handisports au programme, mais aussi découvrir les histoires de vie des athlètes handisports. Certains mots, symboles et disciplines sont spécifiquement dédiés à ces Jeux. En voici une liste non exhaustive.
Parasport : Il s’agit du terme générique désignant l’ensemble des sports pratiqués par des personnes en situation de handicap (physique, sensoriel, mental ou psychique), en loisir et en compétition. Il est ensuite décliné par discipline, comme l’haltérophilie, le parajudo ou la paranatation. Le terme « handisport » désigne la pratique sportive des personnes en situation de handicap physique ou sensoriel, comme le précise la Fédération Française Handisport. Et le « sport adapté » est réservé aux sportifs présentant un handicap mental ou psychique, selon la Fédération française du sport adapté.
Paralympiens : Les paralympiens sont des athlètes participant aux Jeux paralympiques, selon le Comité paralympique et sportif français. Le ministère de la Culture recommande également de distinguer les para-athlètes, termes génériques, et les para-sportifs qui pratiquent l’athlétisme.
Personne handicapée : on peut aussi parler d’un « personne ayant des besoins particuliers » pour désigner toute personne éprouvant des difficultés ponctuelles à accomplir un acte dans un contexte donné »explique le Comité paralympique et sportif français. Les premiers concernés ajoutent le terme « personne » à un qualificatif afin de ne pas réduire les sportifs à leur handicap. Le mot « handicapé », utilisé comme nom, est donc interdit. Tout comme le terme « invalide », faux ett stigmatisantes. De plus, les expressions « victime de », « affecté par », « souffrant de », « frappé par » peut être remplacé par « porteur de », afin de ne pas réduire le sportif handicapé à la souffrance.
Agitations : Ces petits croissants rouges, bleus et verts symbolisent les Jeux paralympiques depuis 2003, à l’image des anneaux olympiques pour les Jeux olympiques. Le mot est issu du latin « Agito » qui signifie « je bouge ». A Paris, les Agitos ont notamment été accrochés sur l’Arc de Triomphe.
Pétanque: Sport paralympique mixte depuis 1984, la boccia (balle en italien) n’a pas d’équivalent aux Jeux Olympiques. « un mélange de pétanque, de curling, de billard et surtout d’échecs »résume Sonia Heckel, plusieurs fois championne de France de la discipline, pour francetv sport. Ce sport de boules et de précision se déroule sur un terrain indoor de 12,5 m sur 6 m. Les compétitions s’organisent soit individuellement, soit par équipes de deux ou trois personnes. Chaque joueur ou équipe dispose de six boules pour s’approcher le plus possible du « butet », l’équivalent du cochonnet à la pétanque. Un match se déroule en quatre manches (six manches par équipes) et les points gagnés se cumulent d’une manche à l’autre.
Initialement réservé aux joueurs en fauteuil roulant souffrant de troubles persistants du tonus musculaire, ce sport peut désormais être pratiqué par toute personne en fauteuil roulant présentant des limitations sévères de la fonction motrice. Les para-athlètes peuvent également bénéficier de l’aide d’un assistant et utiliser une rampe pour propulser les balles. Les catégories BC2 et BC4 concernent les para-athlètes pouvant jouer de manière autonome. En revanche, dans les catégories BC1 et BC3, les joueurs peuvent bénéficier d’une assistance.
Football pour cécidés : Sport paralympique depuis Athènes en 2004, le cécifoot est pratiqué par les para-athlètes de catégorie B1, c’est-à-dire ceux dont l’acuité visuelle est nulle ou très faible. Le gardien n’a pas forcément de déficience visuelle et peut donc aider ses joueurs à s’orienter en défense. Le ballon contient des clochettes, ce qui permet aux joueurs de le repérer. En attaque, ils sont également aidés par un assistant positionné derrière le but adverse. Pour le reste, les règles sont basées sur celles du football en salle, avec deux équipes de cinq joueurs qui s’affrontent pendant deux mi-temps de 15 minutes sur un terrain d’environ 40 m de long sur 20 m de large et avec des barrières sur les côtés. Aux Jeux paralympiques, le cécifoot est uniquement ouvert aux hommes.
Classification: Aux Jeux paralympiques, ce système permet d’assurer l’équité dans les épreuves. Chaque athlète, en fonction des caractéristiques de son handicap et de la manière dont il affecte sa pratique sportive, est donc classé dans une catégorie de handicap. Une ou plusieurs lettres représentent le type de handicap et un numéro lui est associé. Par exemple, la catégorie « SB11 » correspond à l’épreuve de brasse pour les paranageurs aveugles.
Auto-amélioration : Les paralympiens demandent d’éviter les termes « super-héros » ou « héroïsme » lorsqu’ils font référence aux para-athlètes et à leurs performances, comme l’a fait Teddy Riner sur RTL. « Il faut vraiment arrêter de parler de nous comme ça. (…) Nous ne sommes ni à plaindre ni à surévaluer de cette façon ! » a affirmé Sofyane Mehiaoui, membre de l’équipe de France de basket-ball en fauteuil roulant, sur Instagram. « Je ne suis pas un super-héros. Un super-héros, c’est quelqu’un qui a un peu un « côté obscur », qui a des problèmes à résoudre, qui n’est pas toujours humain. (…) Aujourd’hui, il faut banaliser la différence et utiliser les bons mots. »« C’est une question qui me préoccupe beaucoup, mais je pense que nous devons nous efforcer de trouver une solution », a expliqué sur France Inter le champion paralympique Michaël Jeremiasz, chef de mission de la délégation française pour les Jeux de Paris 2024.
Goalball: La discipline, inventée en 1946, a fait ses débuts aux Jeux paralympiques de 1976 à Toronto pour les hommes et en 1984 à New York pour les femmes. Comme pour la boccia, il n’existe pas de sport comparable aux Jeux olympiques. Au goalball, chaque équipe est composée de trois joueurs (et de trois remplaçants). La règle est simple : il faut marquer des buts en lançant le ballon vers le but adverse, en le faisant rouler au sol. L’aire de jeu a la même taille qu’un terrain de volley-ball, mais le but mesure 9 m, soit toute la largeur du terrain. Un match se joue en deux périodes de 12 minutes.
Le goalball est réservé aux athlètes malvoyants et aveugles. Pour préserver l’équité, chaque joueur porte un masque. Des balises sont placées au sol pour aider les joueurs à se repérer. Chaque joueur, en position d’attaque, a 10 secondes pour effectuer son tir. En défense, pour empêcher leurs adversaires de marquer, les para-athlètes se couchent de tout leur long pour arrêter le ballon. Le public est prié de rester silencieux afin que les joueurs puissent entendre le bruit du ballon, rempli de clochettes.
CIB: cet acronyme signifie Comité paralympique international. Il s’agit de l’instance dirigeante internationale du mouvement paralympique dans le monde entier. Basé à Bonn, en Allemagne, le CIP est présidé depuis 2017 par le Brésilien Andrew Parsons.
Rugby en fauteuil roulant : Appelé à l’origine « Murder Ball », ce sport impressionne par ses contacts parfois brutaux et ses chaises renversées. Le rugby en fauteuil roulant se joue avec un volley-ball à quatre contre quatre et les équipes peuvent être mixtes. Le ballon doit être passé l’un à l’autre pour franchir la ligne de but adverse et les passes en avant sont autorisées. « C’est un mélange de plusieurs sports : le basket, le hockey, le rugby en terme de contact… » résume Jean-Christophe Deleaye, entraîneur à Montpellier, pour francetv sport.
« C’est un peu comme le football américain. Il faut imaginer un porteur de ballon et le reste de l’équipe doit le protéger. »
Jean-Christophe Deleaye, entraîneur de Montpelliersur francetv sport
Les matchs se jouent en quatre périodes de 8 minutes. Les attaquants ont 40 secondes pour marquer un essai. Passé ce délai, le ballon est rendu à l’adversaire. La compétition est réservée aux joueurs para-sportifs handicapés des membres supérieurs et inférieurs. Chaque joueur est classé par points selon son degré de handicap : de 0,5 point (pour les plus pénalisés) à 3,5 points. Une équipe ne peut pas totaliser plus de 8 points sur le terrain, mais faire intervenir une joueuse augmente le plafond de 0,5 point.
Stoke Mandeville : Berceau des Jeux paralympiques, cette ville se situe au nord-ouest de Londres, à environ une heure de la capitale du Royaume-Uni. En 1948, un neurologue allemand, Ludwig Guttmann, a imaginé des épreuves sportives pour accélérer la guérison de ses patients, vétérans de la Seconde Guerre mondiale. Le relais de la flamme paralympique y a été lancé samedi dernier.
Volley-ball assis : La discipline a fait ses débuts aux Jeux paralympiques de 1980 aux Pays-Bas pour les hommes et en 2004 à Athènes pour les femmes. Le ballon est identique à celui utilisé pour les compétitions de volley-ball, mais le terrain est plus petit, en raison de mouvements plus compliqués. Les six joueurs de chaque équipe doivent être assis, en contact avec le sol. Les fesses ou le dos des joueurs doivent toujours rester en contact avec le sol. « Si le joueur utilise ses souches ou sa main pour se soulever du sol, (…) cela est considéré comme une faute »explique Dominique Duvivier, l’entraîneur de l’équipe de France de volley-ball assis, dans une vidéo sur YouTube.
Le filet est placé à 1,15 m du sol pour les hommes et à 1,05 m pour les femmes. De fait, il est possible de contrer les services, ce qui est un élément important du jeu. Comme dans sa version olympique, le volley-ball assis se joue en trois sets gagnants de 25 points, à l’exception du cinquième set éventuel qui se joue en 15 points.