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âge, sexe, CSP… Visualisez le nouveau visage de l’Assemblée nationale en quatre graphiques

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Après les élections de juillet, la nouvelle composition sociologique de l’Assemblée nationale apparaît très similaire à celle de la législature précédente.

Un homme de près de 50 ans, réélu et cadre de la fonction publique : tel est le profil type du nouveau député. Jeudi 18 juillet, les onze groupes parlementaires ont remis au secrétariat général de la présidence de l’Assemblée nationale une déclaration politique signée par leurs membres et associés. Ces documents, qui marquent l’ouverture de la nouvelle législature, définissent la composition définitive de la chambre basse.

Publiées ce vendredi sur le site de l’Assemblée nationale, elles ont permis à franceinfo de dresser le portrait des représentantes et représentants des Françaises et des Français, qui doivent siéger dans l’hémicycle jusqu’aux prochaines élections législatives, prévues en 2029.

Près des trois quarts des élus étaient déjà députés

« La composition sociologique de la nouvelle Assemblée nationale diffère très peu de celle de la législature précédente. Et pour cause, 73 % des députés ont été réélus. »explique Martial Foucault, professeur des universités à Sciences Po Paris et ancien directeur du Cevipof. Il s’agit du taux de réélection le plus élevé de la Ve République. « Il était donc difficile d’espérer un renouvellement profond de la Chambre basse », ajoute-t-il. Aux élections législatives de 2022, le taux de réélection des députés sortants a été de 47%.

Sur les 577 députés, 76 ont été élus dès le premier tour, dont 68 sortants. C’est quinze fois plus qu’en 2022, où ils n’étaient que cinq : Alexis Corbière, Danièle Obono, Sophia Chikirou et Sarah Legrain, élus sous l’étiquette LFI et Yannick Favennec-Bécot, candidat du camp présidentiel. Cet écart est notamment une conséquence de la forte hausse de la participation, qui a aidé les candidats à remplir l’un des deux critères pour l’emporter dès le premier tour : recueillir les voix d’au moins un quart des électeurs inscrits dans leur circonscription.

Leur âge moyen est de 49 ans et 7 mois.

L’âge moyen des nouveaux députés se situe autour de la cinquantaine : 49 ans et 7 mois, selon le site de l’Assemblée nationale. Ce chiffre est en hausse par rapport aux années précédentes. En 2017 et 2022, l’âge moyen était de 48 ans et 10 mois. « Compte tenu du nombre de membres sortants réélus, ce vieillissement n’est guère surprenant et confirme que les membres nouvellement élus sont en moyenne 2 ans plus jeunes que les membres sortants »souligne Martial Foucault.

Le plus jeune membre de l’hémicycle est le député RN des Ardennes Flavien Termet, âgé de 22 ans. Né le 29 janvier 2002, le nouveau député est proche du record absolu. Seuls Louis Boyard (LFI) et Tematai Le Gayic (Tavini Huiraatira) étaient plus jeunes lors de leur élection en 2022, à 21 ans.

De l’autre côté de la pyramide des âges, le doyen de l’hémicycle reste José Gonzalez, 81 ans. Membre du RN depuis 1977, l’élu des Bouches-du-Rhône détenait déjà ce statut lors de la précédente législature, sa première. C’est lui qui a présidé la séance inaugurale jeudi, et qui s’est exprimé pour un discours d’ouverture, comme le prévoit le règlement intérieur de l’Assemblée.

Dans le détail, La France insoumise détient le record de jeunesse avec une moyenne d’âge de 42 ans. Juste derrière, on retrouve le micro-parti d’Eric Ciotti, À droite, dont la moyenne d’âge est de 45 ans et demi parmi ses 16 députés, suivi par le groupe Ecologiste et social, avec une moyenne de 47 ans et demi. A l’inverse, les deux groupes dont la moyenne d’âge est la plus élevée sont Liot, (presque 58 ans), et Les Démocrates (55 ans et demi).

Plus d’un tiers sont des femmes, une part en légère baisse

La nouvelle Assemblée nationale est composée de 208 femmes (36 %) et de 369 hommes (64 %), en baisse par rapport à la législature précédente (37,3 %). Cette baisse s’inscrit dans une tendance générale à la baisse depuis 2017. La baisse de la parité peut être attribuée, en partie, au temps limité dont disposent les partis pour présenter des candidats lors de ces élections législatives anticipées.

« On observe une tendance selon laquelle plus les députés se situent à droite de l’échiquier politique, plus la proportion de femmes est faible »avance également Martial Foucault. Le groupe d’Eric Ciotti compte 25% de femmes, tandis que Les Républicains en compte 29,8%. Quant au RN, il compte 33,3% de députées dans ses rangs. A l’inverse, les groupes qui respectent le mieux la parité sont le groupe Ecologiste et Social avec 18 femmes (47,4%) et 20 hommes ainsi qu’Ensemble pour la République (41,4%).

Une majorité appartient au CSP+

L’Assemblée nationale est majoritairement composée d’élus appartenant à 60% à la catégorie des cadres et professions intellectuelles supérieures, selon la classification de l’Insee. Or, les cadres ne représentent que 21,6% de la population active française, selon le même institut. « La chambre basse est loin du concept de représentation miroir de son corps social puisque les représentés et les représentants ne partagent pas de traits culturels, sociaux et géographiques »estime Martial Foucault. Les ouvriers sont ainsi pratiquement absents de l’hémicycle, avec moins de 1% des députés, alors qu’ils constituent 19,1% de la population, selon l’Insee. Pour le politologue« Seul un match nul pourrait nous permettre de nous rapprocher du vrai visage de la population. »

Au Rassemblement national, 58,7 % des députés sont CSP+. Côté Ensemble, les cadres et professions intellectuelles supérieures représentent 66,7 % des députés. Ce taux monte à 76,3 % pour le groupe Écologiste et social et 78,8 % pour les socialistes. Si le taux CSP+ reste élevé pour La France insoumise-NFP (58,3 %), c’est le groupe qui compte le plus de diversité dans ses rangs. On y trouve en effet 13,9 % d’employés, 15,3 % de professions intermédiaires et 4,2 % d’ouvriers. C’est le seul groupe, avec le RN (2,4 %), qui compte des députés élus issus des classes populaires.

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