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Afrique du Sud : le lien entre l’ANC – le parti de Nelson Mandela

L’Afrique du Sud votera mercredi pour élire les députés qui désigneront le futur président. Pour la première fois depuis 1994, l’African National Congress pourrait perdre sa majorité, faute de convaincre les jeunes électeurs.

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Les partisans du parti Rise Mzansi dénoncent le 30 avril 2024 le sort des demandeurs d'emploi qui doivent payer ou avoir des relations sexuelles pour obtenir du travail, principalement dans les secteurs du commerce de détail et des mines.  (KIM LUDBROOK / MAXPPP)

Selon les sondages, à deux jours des élections législatives du mercredi 29 mai 2024, l’ANC du président Cyril Ramaphosa, le parti de Nelson Mandela, pourrait passer sous la barre des 50 % pour la première fois depuis la fin de l’apartheid. Au pouvoir depuis 30 ans, l’ANC ne parvient plus à convaincre les électeurs face aux problèmes de corruption, de chômage et de déliquescence des services publics, notamment les générations de ceux qui sont « nés libres », sans jamais connaître le régime de Aparté.

Les Sud-Africains de moins de 35 ans représentent plus d’un tiers de l’électorat et pour eux, la démocratie a toujours été la leur. Pour leurs aînés, c’est une conquête libératrice, symbole du combat de Nelson Mandela. Mais pour les jeunes, ce système ne permet qu’à ceux qui sont élus de s’enrichir. Une enquête du Human Sciences Research Council de Pretoria révèle même que 60 % des plus jeunes, ceux âgés de 18 à 24 ans, ne considèrent pas la démocratie comme le meilleur modèle de gouvernance.

Pour les jeunes non inscrits, ce qui prédomine, c’est la lassitude et l’envie de mettre un terme aux 30 années consécutives de pouvoir de l’ANC. On retrouve cette « petite musique » sur les réseaux sociaux, dans les discours des influenceurs, qui sont les seules personnalités publiques que la jeunesse sud-africaine écoute aujourd’hui : « Salut à tous, je voulais juste savoir si on continue à voter ANC ? Je ne veux pas que vous vous laissiez berner, avec cette électricité bon marché qu’on nous donne. Non, ce qu’ils font ici, c’est essayer de nous tromper et de calmer notre colère. Ne vous laissez pas berner en donnant à l’ANC une cinquième « seconde chance » ! S’il vous plaît, ne faites pas ça.

Deux millions de vues sont affichées pour ce message sans équivoque, lancé par l’un des rois du chat qui avoue avoir été approché par un parti d’opposition. Ce jeune Sud-Africain dit qu’il ne gagne pas un seul centime avec ses discours anti-ANC, qu’il ne roule pour personne et qu’il aime simplement s’engager dans ce qu’il appelle « de la production de divertissement éducatif ».

Un « divertissement pédagogique » qui ne plaît pas forcément à l’opposition. Ce qui prédomine, c’est le rejet puissant de l’ancien Congrès national africain. Mais en face, l’Alliance démocratique, la coalition des oppositions, ne semble pas en profiter. Ce qui ressort de ces vidéos visionnées, partagées et commentées plusieurs centaines de milliers de fois, c’est le même constat. Ce qui ressort de ce bruyant concert, c’est la critique d’une classe politique corrompue, inactive face aux 33% de taux de chômage qui touche le pays, des représentants du peuple envers lesquels la jeunesse sud-africaine n’est plus amicale. d’illusion.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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