Affaire Oscar Jegou – Hugo Auradou : Bracelet électronique, visite de Fabien Galthié… Une nouvelle vie commence à Mendoza (Argentine)

Doucement, pour Hugo Auradou et Oscar Jegou, une nouvelle vie commence à Mendoza. Sans doute plus dure, moins prometteuse que la précédente. Depuis mercredi soir, la deuxième ligne de Pau (20 ans) et la troisième ligne de La Rochelle (21 ans), inculpé pour viol collectif aggravé sur une femme de 39 anssont donc assignés à résidence dans une maison actuellement louée par la FFR, par l’intermédiaire de l’ancien pilier du Stade Français Rodrigo Roncero.

Malgré une période de vacances en Argentine, le parquet, selon plusieurs témoins de la vie judiciaire locale, a agi très rapidement pour procéder à des expertises psychiatriques des deux joueurs et de Marie Auradou, la mère d’Hugo – désignée aux yeux de la justice comme la tutrice des deux joueurs – pour permettre leur placement en résidence surveillée. Une petite victoire pour l’avocat de la défense, Rafael Cuneo Libarona, qu’il a jugé digne de célébrer en publiant sur son compte Instagram une photo de lui entouré des deux joueurs souriants, dans leur nouvelle maison de Mendoza.

Évidemment, cela n’a pas été bien accueilli par l’avocate de la victime présumée, qui a exprimé son inquiétude dans les médias argentins. Cette dernière a réclamé une sanction pour « non-respect des conditions d’assignation à résidence ». Selon elle, avec cette publication, les joueurs, par l’intermédiaire de leur avocat, auraient contrevenu à la condition numéro 6 de leur assignation à résidence, qui leur impose de « ne commettre aucun acte de diffusion d’informations pouvant potentiellement porter atteinte à l’intégrité psychophysique du plaignant ». Rafael Cuneo Libarona a rapidement retiré la publication et fait savoir qu’il s’imposait temporairement un régime médiatique.

Soumis au bracelet électronique

Dans cette maison, les deux joueurs vivent au quotidien avec leurs proches. Hugo Auradou peut compter sur ses parents. David, son père, doit rentrer prochainement en France et reprendre l’entraînement avec son club de Suresnes (National). Quant à Marie, enseignante de profession, elle s’est engagée auprès de la justice argentine à rester aussi longtemps que nécessaire. Oscar Jegou, lui, est entouré de sa tante Véronique – en raison de la santé précaire de sa mère qui ne peut pas se déplacer – et de son agent Antoine Ratineau. Un réconfort bienvenu pour les deux joueurs. Ils ont également la possibilité d’échanger avec des tiers identifiés. Selon nos informations, ils se sont entretenus avec des responsables fédéraux, Florian Grill et Jean-Marc Lhermet. Ils devraient également recevoir prochainement la visite du sélectionneur Fabien Galthié. « Le plus important est qu’ils puissent préparer leur défense dans les meilleures conditions possibles, a déclaré Maître Vey en fin de semaine dans ces colonnes. Ils pourront s’entretenir avec leurs avocats et leurs avocats, et consulter des documents. C’est une bonne nouvelle pour l’exercice de la défense. Ils ne seront plus soumis à la pression que l’on peut ressentir dans un environnement de détention, surtout quand on est à l’étranger et dans des conditions difficiles. »

Les deux joueurs, qui portent des bracelets électroniques, ont strictement interdiction de quitter la maison et leur zone d’activité est strictement limitée au jardin de la maison. « Quoi qu’il en soit, il est temps de travailler »affirme un acteur du dossier. En effet, les deux joueurs préparent leur défense avec leurs avocats, tentant de rassembler le plus de pièces possibles dans le dossier afin de prouver leur innocence. « Nous ne savons toujours pas quand les deux joueurs seront entendus par le procureur, souligne un parent. Nous sommes entrés dans une phase de longue haleine pour la justice argentine. Même son de cloche pour les quelques joueurs de l’équipe de France qui devraient être entendus comme témoins. Ils pourront le faire depuis chez eux par visioconférence, mais on n’en sait pas plus sur les délais. »

Pour rappel, les faits reprochés aux deux joueurs se seraient produits dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 juillet dans la chambre 603 de l’hôtel Diplomatic de Mendoza, après une soirée dans un bar puis en discothèque suite au succès du XV de France sur les Pumas (28-13). Les deux joueurs nient formellement les faits de viol avec violence, reconnaissant seulement une relation sexuelle consentie.