Si la plainte contre eux aboutit à un procès, les deux internationaux français pourraient devoir passer deux à trois ans en détention préventive à Mendoza, province dont les prisons sont réputées pour être les pires du monde.
Oscar Jegou et Hugo Auradou ont été arrêtés par la police de Buenos Aires, lundi 8 juillet, après qu’une plainte a été déposée contre eux pour « violences et agressions sexuelles ». La victime présumée est une jeune femme rencontrée par les deux joueurs de l’équipe de France à Mendoza après leur victoire contre les Pumas 28 à 13. Oscar Jegou, qui a pu communiquer avec sa famille par SMS, nie toute agression sexuelle, évoque une relation consentie et l’hypothèse d’un piège, comme cela se produit en Argentine aux dépens de personnalités fortunées.
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Depuis leur arrestation, les deux joueurs français sont assistés par un cabinet d’avocats mandaté par la FFR. A l’issue des investigations, et si leur version des faits n’est pas acceptée par les autorités argentines, Oscar Jegou et Hugo Auradou devront être jugés dans la ville où l’agression présumée a eu lieu. Une perspective qui affole leurs familles et leurs proches.
Comme le soulignent Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits humains en Amérique latine, les prisons de la province de Mendoza sont classées parmi les pires du monde. Surpopulation carcérale (1 600 prisonniers pour 600 places), cellules de 2,60 m sur 1,80 m dans lesquelles s’entassent jusqu’à quatre ou cinq prisonniers, dormant souvent à même le sol… A ces conditions de détention déplorables s’ajoutent des mauvais traitements, des sanctions arbitraires et des actes de torture conduisant parfois à la mort des prisonniers. Dans un rapport datant de 2005, Amnesty International notait qu’au cours du seul mois de février de cette année-là, 22 prisonniers étaient morts dans des circonstances suspectes. Dénonçant les manquements du système pénitentiaire de Mendoza, l’organisation rappelait également qu’en signe de désespoir, des prisonniers s’étaient cousu les lèvres pour obtenir de meilleures conditions de détention.
Au rythme de la justice argentine, Oscar Jegou et Hugo Auradou pourraient être maintenus en détention provisoire entre deux et trois ans avant de comparaître devant un tribunal. Dans ce pays d’Amérique latine, les abus sexuels sont punis de peines allant de six à quatre mois de prison. Mais en cas de circonstances aggravantes, comme l’a évoqué le procureur général pour les crimes contre l’intégrité physique dans l’affaire Jegou/Auradou, la peine pourrait être fixée dans une fourchette de 8 à 20 ans de privation de liberté.
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