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Affaire Jegou-Auradou : « Le préjudice qu’ils ont causé à ma fille est irréparable », affirme le père de la plaignante

La famille de celle qui accuse Oscar Jegou et Hugo Auradou de viols collectifs aggravés n’a cessé de briser son silence ces derniers jours. Après le témoignage du frère aîné dans les colonnes du Parisien – Aujourd’hui en France mercredi, et la courte interview accordée par le père à Canal 7 vendredi, ce dernier s’est à nouveau exprimé ce dimanche, cette fois sur la chaîne de télévision nationale C5N.

Il s’est dit « extrêmement inquiet » à la veille d’une potentielle libération des deux joueurs français. Le procureur de la République de Mendoza a jusqu’à lundi, à 23h59, pour demander une audience dite de « détention préventive ». Laquelle doit déterminer si les deux accusés, actuellement assignés à résidence, restent détenus – à leur domicile ou non – le temps de l’enquête. Selon plusieurs sources judiciaires, les poursuites ne devraient pas être abandonnées pour autant, car de nombreux éléments doivent encore être ajoutés au dossier. « Ils reviendront en France, prédit le père de la plaignante. Si le parquet prend une autre décision, je serai surpris et je m’excuserai s’il le faut ». Avant d’ajouter : « Je ne crois pas aux miracles ».

« Je suis extrêmement inquiet »

« Nous avons vu une excellente première réaction de la justice, qui a empêché ces types de quitter le pays et les a arrêtés (à Buenos Aires) avant de les ramener ici à Mendoza », a-t-il déclaré, le dos tourné à la caméra pour préserver son anonymat. « Mais aujourd’hui, je suis extrêmement inquiet car ils ont engagé une entreprise douteuse, potentiellement efficace, liée à un certain secteur du pouvoir ». (L’avocat des joueurs, Rafael Cuneo Libarona, est le frère du ministre de la Justice). La rumeur dit que le procureur chargé de l’affaire (Dario Nora) aurait changé d’attitude.

Le père, « avocat depuis quarante ans », a également donné quelques détails sur la manière dont les faits se seraient déroulés : « Ma fille n’a pas quitté la boîte de nuit (le Wabi Fun Club, où le plaignant et Hugo Auradou se sont rencontrés) avec une personne. Non, non. Elle est partie avec un autre couple en taxi vers un hôtel cinq étoiles (selon nos informations, Jean-Baptiste Gros était également présent dans le Cabify, sur le chemin du retour vers l’hôtel Diplomatique, lieu des faits présumés). Ils (le plaignant et Hugo Auradou) entra dans la pièce. Mais il y eut un changement total et absolu (attitude) « Selon le récit de ma fille », assure le père, « la famille est effrayée » mais « espère que justice sera rendue » malgré « la pression excessive ».

« Les seuls témoins de ce qui s’est passé sont les quatre murs de la pièce. »

Le père de la plaignante affirme également que sa famille ne bénéficie d' »aucune forme de protection ». « Il y a deux jours, ils ont essayé de pénétrer dans ma maison, mais ils n’ont pas pu car elle est bien protégée », confie-t-il. « Ensuite, ils ont tagué ma voiture. Évidemment, ma fille a peur ». Selon lui, cette dernière n’a pas subi de « maltraitance » mais de « torture ».

« Et la défense continue de dire qu’il y a eu consentement alors qu’ils ne se connaissaient même pas avec le second (Oscar Jegou) », a-t-il poursuivi. « Non, ça veut dire non. Le mal qu’ils ont fait à ma fille est irréparable. Le seul témoin de ce qui s’est passé, ce sont les quatre murs de la pièce. »

Oscar Jegou et Hugo Auradou sont accusés de viol collectif aggravé par une femme de 39 ans. Les faits se seraient déroulés dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 juillet dans la chambre 603 de l’hôtel Diplomatic de Mendoza, après une sortie dans un bar puis une discothèque à la suite du test-match remporté par le XV de France face aux Pumas (28-13). Les deux joueurs clament leur innocence, reconnaissant une relation sexuelle consentie avec la plaignante mais niant toute forme de violence.

Jeoffro René

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