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Affaire Jegou-Auradou : la femme qui accuse les deux rugbymen affirme s’être sentie « traitée comme un morceau de viande »

Les deux rugbymen français accusés de viol collectif aggravé en Argentine se sont envolés de l’aéroport de Buenos Aires en Argentine pour Paris mercredi 4 septembre vers 5 heures du matin (heure française), tandis que l’Argentine qui accuse les deux joueurs témoigne dans un extrait d’une émission « Envoyé Spécial » publié mardi sur les réseaux sociaux, avant sa diffusion le 12 septembre sur France 2.

Soledad raconte sa version de la nuit du 6 au 7 juillet, lors de sa rencontre avec Hugo Auradou dans une discothèque de Mendoza, à travers des messages vocaux envoyés aux journalistes. Si les accusés reconnaissent avoir eu des relations sexuelles dans une chambre de leur hôtel de Mendoza, ils affirment qu’elles étaient consenties et nient toute violence.

« Quand il m’a proposé d’aller boire un verre à son hôtel, j’ai dit oui. »elle a dit, expliquant qu’une fois arrivée dans la chambre d’hôtel, elle a demandé à partir, mais Hugo Auradou l’en a empêchée : « Il m’a attrapé par le cou. » elle a assuré. « Il m’a mis sur le lit. Il m’a déshabillé comme une brute. Il m’a tiré hors du lit alors que j’étais nu et m’a soulevé par le cou, à tel point que je n’avais plus d’oxygène. J’ai essayé de réagir en le giflant. Au lieu de l’arrêter, cette gifle l’a encouragé à continuer. » elle a continué.

Oscar Jegou serait alors entré dans la pièce. Après avoir cru que le joueur allait l’aider, cette mère de deux enfants a expliqué qu’il « abusé » (d’elle) ». « À ce moment-là, j’étais sans voix. Je ne pouvais pas crier parce que mes cordes vocales étaient endommagées. Le blond m’a abusée sexuellement une fois. C’était sans préservatif.Elle a dit, ajoutant : «  « Ils m’ont traité comme un morceau de viande. » La victime présumée a également déclaré : «  J’ai préféré laisser faire après tous les coups que j’avais reçus. Si cela n’avait pas été le cas, je ne serais peut-être pas en vie aujourd’hui..

Accusations de viol collectif aggravé

L’autorisation avait été donnée aux joueurs de quitter le pays, après l’audience du mardi 3 août, au centre judiciaire de Mendoza. Une décision qui fait suite à l’audience validant les résultats des évaluations psychologiques, les derniers actes d’enquête attendus, ainsi que la décision d’un magistrat des détentions et des libertés.

Le parquet de Mendoza (ouest) avait autorisé Hugo Auradou et Oscar Jegou à quitter le pays, afin qu’ils puissent « voyager en France »a annoncé le parquet argentin lundi 2 septembre. Le feu vert donné par le parquet était néanmoins « avec des règles »a déclaré Martin Ahumada, porte-parole du système judiciaire provincial. Parmi ceux-ci, les joueurs doivent notamment « se présenter en cas de convocation au consulat argentin en France, établir une adresse réelle et virtuelle »ou même « de se présenter à Mendoza (à 1 000 kilomètres de Buenos Aires) si on le lui demande. »

Les deux joueurs, qui ont depuis récupéré leurs passeports, ont quitté Mendoza pour Buenos Aires mardi 27 août. Le même jour, leurs avocats ont déposé une demande de non-lieu. Si la date d’examen de la requête n’a pas été fixée, elle pourrait avoir lieu dans quelques jours.

A ce jour, les joueurs restent inculpés de viol collectif aggravé. Après avoir passé une dizaine de jours en détention début juillet, les deux accusés ont été libérés mi-août sur décision du procureur de la République. Les faits présumés se seraient produits dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d’hôtel de Mendoza, après un match test entre le XV de France et l’Argentine.

Par ailleurs, l’Argentine a tenté de mettre fin à ses jours vendredi 23 août, vers trois heures du matin, ont indiqué ses avocats à l’AFP trois jours plus tard. La présence de son père lui aurait sauvé la vie : «  Elle était avec son père dans une voiture et il a pu éviter la situation.a expliqué l’une de ses avocates, Natacha Romano, à la chaîne locale Canal 9 Televida Mendoza, citée lundi 26 août par Le Parisien.

Demande rejetée par les avocats de la victime présumée

Cette victime présumée, par l’intermédiaire de ses avocats, a déposé lundi 2 septembre une demande de récusation des deux procureurs en charge de l’enquête, car, selon eux, « violence mentale et manque d’objectivité »Énumérant une série de griefs et de manquements dans l’enquête, ils ont accusé les magistrats d’avoir « jugé au lieu d’être enquêté ».

Les avocats, anticipant un feu vert imminent pour le départ des joueurs d’Argentine, déplorent dans leur argumentation que :« Ils seront récompensés par l’autorisation de retourner dans leur pays (…) pour reprendre leur vie normale, tandis que le plaignant subit un préjudice irréparable. ».

Après une audience ad hoc Dans la journée, le ministère public de Mendoza a rejeté la demande de récusation, arguant dans un communiqué que « l’hypothèse alléguée, c’est-à-dire la perte d’objectivité des magistrats mis en cause, n’est pas prouvée » par les demandeurs.

L’avocat français des joueurs, Antoine Vey, avait dénoncé dans la demande de récusation « encore une autre tactique dilatoire, (qui) ne change en rien la phase de l’affaire »ni l’un ni l’autre « les éléments de fond ». « Nous attendons toujours le retour des joueurs en France dans les prochaines heures »il a ajouté.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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