Affaire Jégou-Auradou – Eclairage sur les « zones grises » : pourquoi les deux joueurs du XV de France ont été libérés
Lundi, le parquet de Mendoza a décidé de libérer Oscar Jegou et Hugo Auradou, considérant qu’il y avait trop de « zones d’ombre » autour de l’affaire. Nous vous invitons ici à découvrir les contradictions récemment apportées au récit du plaignant.
Depuis lundi, Oscar Jegou et Hugo Auradou sont libres. Privés de leur passeport, contraints de rester en Argentine, obligés de se « présenter » tous les deux jours à un bureau de justice argentin et toujours accusés de « viol aggravé ». Mais libres. « Ils sont satisfaits de cette décision », a confié leur avocat Rafaël Cuneo Libarona. Ces deux garçons viennent de vivre un cauchemar pour quelque chose qu’ils n’ont jamais fait. En fait, LLes deux internationaux français ont choisi de rester dans la maison qu’ils occupaient jusqu’à présent à Mendoza. et Marie Auradou, la mère du deuxième ligne de la Section paloise, restera à leurs côtés jusqu’à jusqu’à ce que l’enquête soit terminéeLeurs conseils continuent : « C’est difficile pour eux de s’entraîner dans un stade ou un parc de la ville parce que ce sont maintenant deux personnes très connues, très identifiables. par la population. Mais ils pourront bientôt le faire. De toute façon, il n’y a aucun risque de fuite. Il y a une soixantaine de journalistes à la porte de leur maison… »
Placés en résidence surveillée en Argentine depuis le 17 juillet, Oscar Jegou et Hugo Auradou sont désormais libres mais n’ont pas le droit de quitter le pays. Le procès pourrait avoir lieu en 2025
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La sortie d’Oscar Jegou et Hugo Auradou, si elle a évidemment plu à la défense des deux rugbymen, a provoqué l’ire deet Natacha Romano, l’avocat du plaignant. Elle dit en début de semaine sur RMC : « Cette libération est une double peine qui augmente la souffrance, l’inquiétude et l’angoisse de la victime et de ses proches avec un risque pour son intégrité physique et psychologique. Dans ce cas, s’il s’agissait d’une Argentine ordinaire qui n’était pas une personnalité publique, la justice aurait ordonné qu’elle reste en détention provisoire. Nous ne sommes pas habitués à ce type de traitement lorsqu’il y a plus de quinze blessures et que la victime explique qu’elle a été soumise à ces sévices pour abuser d’elle et que, par ses déclarations, nous comprenons qu’ils l’ont traitéeet comme un morceau de viande ». Ce sont pourtant trois procureurs différents (Dario Nora, Daniela Chaler et Gonzalo Nazar) qui ont ratifié la libération des internationaux français, pointant versdivers « zones grises » Et quelques « incohérences » dans l’histoire de la prétendue victimeSelon nos informations, la confusion relative mise en évidence dans le rapport des procureurs s’explique ici par plusieurs éléments relevées par les enquêteurs et la défense. Des contradictions dont nous avons pris connaissance.
Ce que montrent les caméras de l’hôtel
Concernant le consentement initial, il est d’abord noté dans les contradictions mises en évidence par la défense que la plaignante, douze minutes après avoir rencontré Hugo Auradou au Wabi, a quitté la boîte de nuit main dans la main avec le Palois, alors que selon elle, elle avait refusé quelques minutes plus tôt de l’accompagner à trois reprises aux toilettes de la boîte de nuit.peur »là « terreur » Les éléments évoqués par la jeune femme lors de ses deux premières auditions doivent donc, aux yeux de la défense, être relativisés. D’autant plus qu’une amie proche de la plaignante, Mme D., a toujours assuré aux enquêteurs que si son amie s’était rendue en taxi à l’Hôtel Diplomatique, ce n’était pas « jouer aux échecs ». Ce testament original est apparemment confirmé par « plusieurs bisous » s’est produit entre elle et le « beau garçon brun » (c’est comme ça qu’elle appelle Auradou) se déroulant dans la boîte de nuit, puis à l’hôtel : à un moment, les caméras dans le couloir du Diplomatic montrent même Auradou en train de baisser son pantalon, un geste qui fait rire la plaignante, qui exhorte aussitôt le joueur à remonter son jean, tout en pointant du doigt les caméras en question, avant de lui dire « sucer un doigt de manière provocante »On peut lire plus loin, dans les contradictions de la défense. Quant au témoignage de Jean-Baptiste Gros, présent dans le taxi qui a conduit le couple de Wabi à l’hôtel, il est crédible selon la défense mais qualifié de totalement faux par l’avocat de la partie civile : le pilier toulonnais avait assuré aux enquêteurs qu’Hugo Auradou et la supposée victime se comportaient cette nuit-là comme des amants ordinaires, ce dont l’accusation doute toujours.
Rafaël Cuneo Libarona, l’avocat d’Oscar Jegou et Hugo Auradou, considère cette libération comme un premier pas important vers la libération des deux Françaishttps://t.co/XHT9BR7Qr6
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Le sujet audios envoyés par la plaignante à sa meilleure amiele dimanche 7 juillet, est beaucoup plus équivoque. Celles-ci ont été versées au dossier par le parquet et sont donc censées servir la cause de la prétendue victime, qui semble d’abord charmée (« Superbe petite connasse avec de beaux yeux verts ») avant de glisser, au fil des messages envoyés, vers un profond désarroi. Ici, le plaignant assure que les premiers messages, plutôt élogieux à l’encontre d’Auradou, ont simplement ont été faites sous l’influence de l’alcool lorsque la défense avance » qconversation WhatsApp en question a eu lieu après 17 heures, alors que la consommation d’alcool aurait pris fin à 5 heures du matin, soit douze heures plus tôt.. Le sujet du consentement, seul thème valable dans cette affaire, semble établi pour les avocats de la défense lorsque la plaignante assure pour sa part qu’elle a dit « Non » à plusieurs reprises, dans la chambre 603 de l’hôtel Diplomatique. A-t-elle appelé DONC de l’aide ? C’est ce qu’elle assurer aux enquêteurs lorsque le pilier français Giorgi Beria, colocataire de Jegou et Auradou (il occupait la chambre 604), un déclaration De leur côté, les enquêteurs ont déclaré n’avoir rien entendu entre 5h30 et 8h30.
La maladie de Von Willebrand et ses suites
Natacha Romano, l’avocate de la victime présumée, faire De plus état de « quinze lésions » chez la victimequi évoque avoir été littéralement « explosé » par les deux hommes. Dans le rapport rédigé en fin de semaine dernière par les procureurs, la confusion des magistrats est pourtant palpable : En fait, Les docteurs Eliana Cecilia Sonego et Maria Paula Farías Anzoategui, qui ont examiné la plaignante les 8 et 12 juillet, ont souligné que les contusions ou ecchymoses n’étaient pas significatives, car la plaignante avait au début souffrance cachée de la maladiejeet la maladie de von Willebrand, un trouble de la coagulation provoqué par de faibles niveaux de protéines de coagulation dans le sang. Récemment, Maître Libarona a expliqué : « L’avocat du plaignant a dit beaucoup de choses qui n’ont pas été prouvés à la presse :elle a affirmé qu’Hugo Auradou avait uriné sur la plaignante alors que cette dernière affirme maintenant qu’elle s’est uriné elle-même ; elle a également affirmé qu’il y avait des traces de strangulation autour du cou de la plaignante alors que les médecins légistes ont prouvé qu’il n’y en avait pas ; elle a enfin affirmé qu’il y avait un œil au beurre noir alors que ces mêmes médecins ne l’ont jamais remarqué…«
Ce lundi 12 août, la justice argentine a ordonné la remise en liberté d’Oscar Jegou et Hugo Auradou, mais leur obligation de rester sur le territoire argentin. Quelques minutes plus tard, leur avocat en France Antoine Vey réagissait pour Rugbyrama.https://t.co/obX31RY8e6
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La victime présumée, qui a refusé aux enquêteurs l’autorisation d’analyser ses deux téléphones portables, a finalement expliqué aux enquêteurs qu’elle avait profité du fait qu’Hugo Auradou était allé aux toilettes à 8h21 pour appeler un taxi et quitter la chambre en toute hâte. La défense relève qu’Hugo Auradou, qui a également noté son numéro de téléphone sur l’un des téléphones portables de la plaignante afin de vraisemblablement rester en contact avec elle, avait prévenu la jeune femme à la discothèque Wabi qu’elle devrait quitter la chambre à 8h30, avant que le joueur ne rejoigne le reste de la délégation française dans le hall de l’hôtel, et qu’il n’était pas « prudent » qu’elle soit vue en sa compagnie par les membres du staff et les autres joueurs du XV de France. Les magistrats en charge de l’enquête auraient également été intrigués par le fait que la plaignante ait quitté la chambre 603 sans avoir l’air de fuir, impeccablement coiffée d’une queue-de-cheval, marchant « lentement et calmement » selon la défense et adressant même un geste amical à l’entraîneur en charge des trois-quarts, Patrick Arlettaz, qu’il a rencontré par hasard dans l’ascenseur.
De toute évidence, les éléments avancés par les avocats de Jegou et Auradou ont donné matière à réflexion aux procureurs en charge de l’enquête et, comme nous l’annoncions vendredi sur Rugbyrama.fr, à plusieurs sources au parquet. discuterait aujourd’hui de l’abandon des charges contre les deux internationaux français. A cet égard, l’examen psychologique de la plaignante, prévu mardi à Mendoza, sera déterminant si le parquet souhaite poursuivre l’instruction de l’affaire. Dans une semaine, Rafaël Cuneo Libarona demandera l’acquittement total d’Oscar Jegou et Hugo Auradou. L’affaire est-elle sur le point de connaître son épilogue ? Ou s’agit-il d’un nouveau rebondissement ?