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Affaire Jégou-Auradou : « Aucun des témoignages du dossier ne permet d’incriminer les joueurs » affirme l’avocat des deux rugbymen

Le rugbyman rochelais Oscar Jégou et le Palois David Auradou sont entendus par la justice argentine ce jeudi après-midi, à 14h30, heure de Paris. Ils sont accusés de viols aggravés dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d’hôtel de Mendoza, où le XV de France venait de disputer un match amical.
Leur avocat français, Me Antoine Vey, a fait le point sur la procédure et l’affaire ce jeudi matin sur la chaîne franceinfo.

La plaignante, une femme de 39 ans, a été entendue mardi. Les deux rugbymen sont entendus aujourd’hui. Par qui sont-ils entendus et sous quelle forme ?

Monsieur Antoine Vey : Elles sont entendues sous une forme classique. L’enquête qui a débuté il y a un peu moins d’un mois vise à recueillir les éléments pour savoir si ce que dit la plaignante est attesté, s’il y a des preuves de ce qu’elle dénonce. La difficulté dans cette affaire est qu’avant même le début de l’enquête, une déclaration a été faite par son avocat dans la presse, diffusée à l’international, qui a donné une version sur laquelle les joueuses n’ont jamais pris position parce qu’elles ne se sont pas exprimées. Cette version a donné lieu à une série d’enquêtes : on a entendu de nombreux témoins, on a recueilli des éléments, on a saisi les téléphones des joueuses. On est dans une phase qui est en Argentine, une phase accélérée, l’enquête avait jusqu’au 9 août pour se terminer et très logiquement ensuite les joueuses sont entendues pour pouvoir faire valoir leur version.

On les entend tous les deux aujourd’hui sur la version d’une relation sexuelle consentie. Une version qui ne varie pas ?

Je vais dire quelque chose qui va peut-être vous surprendre : ils doivent avoir la même version puisqu’ils disent la vérité. Donc c’est leur vérité. C’est simple et clair, c’est cohérent avec les éléments qui sont dans le dossier. Ce qui nous gêne depuis le début, et ce qui nous fait peur aussi, c’est l’image, l’atteinte à leur réputation. La médiatisation que l’avocat du plaignant voulait, c’est un système dans lequel tout est inversé et on suppose que ce sont des violeurs, on suppose qu’il y a une victime et on suppose qu’il y a eu des faits. Eh bien non, en fait ! Vous avez deux joueurs internationaux, ce sont des sportifs de haut niveau, des gens qui n’ont jamais eu affaire à la justice, ce sont des gens qui ont des personnalités remarquables et il est assez évident que les preuves qui sont recueillies posent de sérieuses questions sur le témoignage de ce plaignant.

Quelles preuves avez-vous ?

Cela sera dit plus tard devant la justice argentine. Ces éléments sont des témoignages. Aucun des témoignages versés au dossier n’incrimine les joueurs. Hier encore, il y avait le frère du plaignant qui s’exprimait dans Le Parisien. Je veux bien qu’il témoigne de la douleur de la famille, c’est assez audible, mais il n’est témoin d’aucun des faits. On est dans une surmédiatisation déraisonnable, pour être honnête, de la position et de la psychologie du plaignant. Nous, en revanche, signalons qu’il faut prendre cela avec beaucoup de prudence, que ces joueurs n’ont pas le profil de ce qui leur est reproché. Les faits qui ont été décrits sont très violents. Ce ne sont pas des actes de violence qui seraient intentionnels.

Mais ce ne sont pas des personnes violentes. Ces deux jeunes ont le profil de personnes qui savent se contrôler. Concernant l’alcool, aucune expertise n’a été réalisée et ils n’étaient pas complètement ivres au point de ne plus se souvenir de ce qu’ils faisaient. Nous avons une vidéosurveillance qui montre comment ils interagissent. Ils ont oublié les clés de l’appartement, etc. On donne une version au public et il faut attendre aujourd’hui que les acteurs puissent s’exprimer, que la justice argentine étudie ce qui va se passer ensuite, comment elle va diriger cette affaire.

Quelle est la suite de la procédure après cette audience ? Une confrontation est-elle possible ?

L’enquête va se poursuivre, ce qui pourrait prendre plusieurs mois car il y a des expertises, par exemple celles des téléphones qui peuvent prendre du temps. Ce qui sera décidé c’est : est-ce que le parquet va orienter ce dossier vers une forme de classement, très difficile à obtenir car l’enquête n’est pas terminée, ou est-ce qu’il va s’orienter vers une forme de procès ? Cela compromettrait encore plus le sort de nos deux joueurs, étant précisé que s’ils ne rentrent pas en France avant la fin de l’été, leur carrière sportive et donc leurs ressources et donc toute leur vie en pâtiraient. Nous demanderons leur remise en liberté
mais elle peut avoir plusieurs modalités et se réaliser dans un temps qui n’est pas forcément très visible et très clair.

Cammile Bussière

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