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Affaire Jaminet. Rupture de contrat et perte du fournisseur de matériel : le « dérapage » raciste pourrait coûter cher à Melvyn Jaminet

Affaire Jaminet. Rupture de contrat et perte du fournisseur de matériel : le « dérapage » raciste pourrait coûter cher à Melvyn Jaminet

Le latéral du RCT a été exclu de l’équipe de France après la publication d’une vidéo dans laquelle il tenait des propos racistes violents. De retour dans le Var, Melvyn Jaminet doit désormais gérer la polémique, tout en essayant de conserver son contrat avec le RCT qui a engagé une procédure disciplinaire à son encontre.

Mardi, Melvyn Jaminet est rentré en France, accompagné dans son vol pour Paris par Bernard Viviès, le manager du XV de France. Prudent, Fabien Galthié avait transmis des messages pour que le joueur toulonnais soit escorté par la police à son arrivée à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. C’est peu dire que la vidéo publiée sur les réseaux sociaux, dans laquelle Jaminet tient des propos violents à caractère raciste, a suscité une énorme polémique. Sur son compte Instagram, le latéral, visiblement ivre, a ainsi déclaré dimanche : « Le premier Arabe que je crois, je le frappe avec mon casque. » La vidéo a été rapidement supprimée. Mais elle est devenue virale pendant 24 heures. Au lieu de cela, le joueur a publié un message d’excuses.

Exclu du XV de France quasi-immédiatement par Fabien Galthié lui-même, le joueur a appris en foulant le sol français que le RCT, son employeur, avait engagé une procédure disciplinaire à son encontre. Il a donc été convoqué, vendredi 19 juillet, pour un entretien préalable à une éventuelle sanction. L’ampleur est vaste : elle peut aller d’un simple avertissement, jusqu’à la rupture de son contrat de travail, en passant par la suspension ou encore une sanction financière en passant par la suppression de ses primes d’éthique.

Son avocat calme le jeu

Les sources internes au club que nous avons contactées se sont pour l’instant refusées à tout commentaire. Mais l’affaire n’a fait sourire personne au RCT… Mercredi après-midi, l’avocat du joueur, Carlo Alberto Brusa, s’est voulu prévenant et nous a confié : « Attention, nous jouons avec la vie et la carrière d’un enfant de 25 ans. Au début de la semaine prochaine, nous fournirons des informations et des faits qui démontreront que Melvyn Jaminet n’a en aucun cas voulu nuire à qui que ce soit. Nous avons sorti de son contexte une discussion qui se voulait privée. ».

L’avocat ne pourra pas être présent lors de l’entretien (conformément au Code du travail). Mais Jaminet pourra se faire assister par un salarié du club. Un joueur ou un administrateur. Dans le vestiaire toulonnais, dont les joueurs sont actuellement en vacances, le retour sur l’affaire ne serait pas totalement incriminant. Si un ou deux joueurs sont montés au créneau pour s’offusquer, la grande majorité n’incrimine pas plus que ça Jaminet dans les échanges WhatsApp internes. Comme si tout le monde était conscient qu’il ne fallait pas attiser les flammes qui brûlaient déjà.

Selon certaines sources toulonnaises, les parents du latéral français auraient reçu des menaces de mort. Mardi, une vingtaine de personnes venues d’un quartier dit sensible de Toulon sont venues manifester leur mécontentement devant le Campus du RCT. C’est Laurent Emmanuelli, le directeur sportif, qui a fait office de médiateur.

Parmi nos collègues de Var MatinL’ancien président Mourad Boudjellal s’est voulu sévère : « J’ai honte ! Je ne veux pas mettre Melvyn dans un coin, mais son image ne peut plus être associée à Toulon ou au RCT. Il n’a pas sa place au RCT, qui est ouvert sur la Méditerranée et le monde. »

L’image du club, l’un des symboles de l’unité de la ville, a été ternie et le joueur ne devrait pas échapper à une sanction qui reste à déterminer. Cela ne s’arrêtera pas là. Selon nos informations, Nike, l’équipementier personnel du joueur, lui aurait déjà fait part de sa volonté de cesser toute collaboration.

Il était l’un des rares joueurs du groupe parti en Argentine à avoir une bonne expérience internationale. Melvyn Jaminet (25 ans, 21 sélections) jouait une partie de son avenir après avoir perdu sa place dans la hiérarchie des arrières du XV de France. Lors du Tournoi des 6 Nations 2024, le Parisien Léo Barré l’a dépassé et c’est lui qui a débuté le premier test face aux. Finalement, le leader du poste reste le Toulousain Thomas Ramos tandis que Louis Bielle-Biarrey peut glisser à l’arrière.

Reste à savoir si Jaminet n’a pas brûlé son dernier joker aux yeux de Fabien Galthié. Car la décision de l’exclure du groupe France a été prise personnellement par le sélectionneur, marqué par les propos. Galthié a en effet reçu Jaminet en tête-à-tête pour lui annoncer sa décision. C’est sauf que le latéral a tenté de se justifier auprès de Patrick Arlettaz. Une chose est sûre, avec l’affaire Haouas, le sélectionneur a déjà prouvé qu’il pouvait garder une main tendue envers un joueur coupable d’excès tant que cela se limite au sportif.

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