Elle oscille entre colère et émotion ce dimanche, à la mi-journée, sur BFMTV. Marie-Ange Laroche est la veuve de Bernard Laroche, soupçonné d’être l’un des assassins du jeune Grégory, retrouvé mort à Vologne (Vosges) en octobre 1984 et assassiné quelques mois plus tard par son cousin, le père du petit martyr. « Je ne vais pas très bien, commence la veuve Laroche, c’est compliqué, on n’a pas eu une vie facile, on a été détruits, écrasés. »
Cheveux gris coupés au carré, col roulé blanc et blouse fleurie, Marie-Ange Laroche réclame avec colère : « Il faut que ça arrête, les enfants ont souffert, mes petits-enfants en souffrent. Il faut dire stop, il faut trouver la vérité. » L’épouse de Bernard Laroche assure que son petit-fils de 14 ans, qui porte leur nom de famille, a subi des « réprimandes » à propos de cette affaire non résolue, qui hante les enquêteurs depuis 40 ans.
Depuis octobre 1984, Marie-Ange Laroche en est sûre, son mari est innocent. Interrogée sur la culpabilité de Bernard Laroche, un jour dénoncé par sa belle-sœur Murielle Bolle, qui avait indiqué aux enquêteurs l’avoir vu charger un enfant dans sa voiture le jour du meurtre, Marie-Ange a assuré : « Ce n’est pas lui ! Je suis sûr, je suis convaincu que ce n’est pas lui. »
En mars 1985, Jean-Marie Villemin, accablé de douleur, choqué de voir sa femme Christine accusée d’infanticide et probablement stimulé par les médias qui se précipitent chaque jour pour publier des informations sur l’affaire, tue Bernard Laroche d’un seul coup. fusil.
Sur le plateau de BFMTV ce dimanche, accompagnée de son avocat historique Me Gérard Welzer, Marie-Ange Laroche s’agace alors, lorsqu’on lui présente une photo de son mari : « Il faut arrêter de le présenter comme ça… » Ecoutez : stop le présenter comme coupable. Dans un sanglot, la veuve se défend : « J’ai encore connu mon mari. C’était une personne gentille. Il ne pourrait jamais blesser un enfant. » Et d’argumenter : « Il y aurait eu une erreur avec le père, il se serait peut-être battu avec le père, mais il n’aurait jamais pris un enfant pour commettre ce crime odieux. »
« On n’a jamais frappé Murielle pour lui faire changer son témoignage »
En 1984, au lendemain de son témoignage qui plaçait Bernard Laroche aux côtés de Grégory, l’adolescente Murielle Bolle, sœur de Marie-Ange, change de version et déclare devant les caméras : « Bernard est innocent ». La rumeur persistante veut que la jeune fille de 14 ans ait modifié son témoignage sous la pression de sa sœur et de sa famille. Mais Marie-Ange Laroche dément ce dimanche : « Murielle n’a jamais été frappée pour lui faire modifier son témoignage. » Selon elle, l’adolescente avait été impressionnée par les gendarmes : « Je ne sais pas ce qui s’est passé lorsqu’elle a été emmenée à la gendarmerie… Moi aussi, je suis tombée entre les mains des enquêteurs, je sais ce qui s’est passé. ils sont capables. On peut faire dire n’importe quoi à un jeune de 14 ans. »
Au terme de ce long entretien, la veuve est interrogée sur son éventuel pardon de Jean-Marie Villemin, l’assassin de son mari. «Je ne pourrais jamais lui pardonner, jamais. » Elle se souvient : « Nous avons kidnappé un mari, un père, un grand-père. » La veuve conclut : « J’aimerais connaître la vérité, la vraie vérité. C’est tout ce que j’ai à dire. »