Via des messages postés sur son réseau social X ces derniers jours, le milliardaire a ciblé le chef du gouvernement, anciennement à la tête du parquet en Angleterre, au sujet d’une vaste affaire de viols et d’exploitation sexuelle de plus de 1.500 filles et jeunes filles dans le nord de l’Angleterre durant des décennies, qui avait longtemps été « ignorée » par les autorités et les médias.
« Au Royaume-Uni, des crimes graves comme le viol nécessitent l’approbation du CPS (Crown Prosecution Service) pour que la police puisse inculper les suspects. Qui était à la tête du CPS lorsque des gangs de violeurs ont pu exploiter de jeunes filles sans avoir à faire face à la justice? Keir Starmer », dénonce le milliardaire dans l’un des tweets postés à ce sujet.
Après une première réplique formulée par le ministre de la Santé, Wes Streeting, le Premier ministre a pris lui-même la parole ce lundi 6 janvier pour répondre au patron de Tesla, bientôt ministre « l’efficacité gouvernementale » de Donald Trump.
« Ceux qui propagent mensonges et désinformation (…) ne s’intéressent pas aux victimes. Ils s’intéressent à eux-mêmes », a déclaré Keir Starmer lors d’une conférence de presse, sans citer nommément Elon Musk.
« Une ligne a été franchie »
Elon Musk avait également appelé à l’organisation de nouvelles élections législatives au Royaume-Uni, et a réclamé la libération de l’activiste d’extrême droite Tommy Robinson, condamné à 18 mois de prison pour avoir enfreint une décision de justice qui lui interdisait de répéter des propos diffamatoires envers un réfugié syrien.
Interpellé sur ces attaques, Keir Starmer a défendu son bilan à la tête du CPS, affirmant avoir « rouvert des dossiers » et avoir « présenté les premières inculpations contre un réseau asiatique d’exploitation ».
Elon Musk a aussi traité d’« apologiste de viol génocidaire » l’actuelle secrétaire d’Etat à la protection des victimes Jess Phillips. Cette dernière a récemment estimé qu’il n’était pas nécessaire de mener une enquête nationale sur la gestion de plusieurs scandales d’exploitation sexuelle ayant secoué le pays, puisque des enquêtes spécifiques sur plusieurs d’entre eux ont déjà eu lieu.
Depuis, elle fait l’objet de violentes attaques sur les réseaux sociaux. « Quand le poison de l’extrême droite mène à des menaces graves sur Jess Phillips, alors selon moi, une ligne a été franchie », a dénoncé Keir Starmer.
Le Premier ministre s’en est aussi fermement pris aux conservateurs, qu’il a accusé de ne pas avoir agi lorsqu’ils étaient au pouvoir. « Il ont tellement besoin d’attention aujourd’hui qu’ils amplifient ce que dit l’extrême droite », a-t-il lancé.