Affaire Benalla : l’ancien collaborateur de l’Elysée de retour devant la justice

L’un des premiers scandales politiques (suivi de bien d’autres) à avoir touché la Macronie revient aujourd’hui devant les tribunaux. L’affaire Alexandre Benalla est à nouveau jugée à partir de ce vendredi 9 juin par la cour d’appel de Paris. L’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron avait été condamné en première instance, en 2021, à trois ans de prison dont deux avec sursis pour les violences perpétrées contre des manifestants place de la Contrescarpe à Paris, le 1er mai 2018. lui a également infligé une amende de 500 euros, ainsi que deux interdictions : celle d’exercer toute fonction publique pendant cinq ans, et celle de posséder une arme pendant dix ans.
C’est la révélation d’une vidéo de Le monde, le 18 juillet 2018, qui avait été le détonateur dans cette affaire. On a vu le « Monsieur sécurité » de l’Elysée, équipé d’un casque à visière et d’un brassard de police. Il est intervenu aux côtés de véritables forces de police et de son acolyte, Vincent Crase, en charge de la sécurité au LaREM (aujourd’hui Renaissance). Sur les images, on voit Alexandre Benalla frapper des manifestants rassemblés dans le cadre de la journée internationale des travailleurs.
Une commission d’enquête sénatoriale ultra-médiatisée
Des images qui ébranlent alors le pouvoir, déclenchent une commission d’enquête dans le Sénat ultra-médiatisé et enterrent du même coup la réforme des institutions chère au président de la République. Celui-ci n’est pas en reste et se range du côté d’Alexandre Benalla en lançant, le mardi 24 juillet, à la maison de l’Amérique latine, son célèbre : « S’ils veulent un manager, il est devant vous. Qu’ils viennent me chercher ! »
Des propos que le chef de l’Etat regrettera sans doute très vite au fur et à mesure des développements révélés par l’enquête. De la disparition d’un coffre-fort constatée lors de la perquisition du domicile de l’ancien collaborateur de l’Elysée à l’utilisation de passeports diplomatiques sans autorisation en passant par la possession d’armes illégales ou des contrats douteux passés avec un oligarque russe…
Le procès qui s’ouvre vendredi 9 mai, et qui se tiendra jusqu’au 16 juin, à la cour d’appel de Paris concerne les violences perpétrées place de la Contrescarpe en 2018, le « possession non autorisée d’une arme » sur la base d’une photo où l’intéressé pose avec un pistolet en 2017, et l’usage de passeports diplomatiques après son limogeage de l’Élysée.
En première instance, le tribunal avait notamment rappelé son « sentiment d’impunité et de toute-puissance »son « l’indifférence à la loi »son « explications absurdes et irresponsables » ainsi que son « comportement inacceptable et insupportable au corps social, jetant l’opprobre sur la fonction policière ». De son côté, Alexandre Benalla continuait de croire qu’il avait fait son « devoir civique en arrêtant les personnes qui viennent de commettre une infraction » et fait appel de sa condamnation.
L’appel aurait dû avoir lieu en janvier dernier mais l’audience avait été ajournée à la demande de ses avocats pour des raisons de santé. Trois autres enquêtes préliminaires ont également été ouvertes contre Alexandre Benalla : l’une concernant des soupçons de recel de preuves, une autre concernant d’éventuels faux témoignages devant la commission d’enquête du Sénat, et la dernière sur les contrats russes signés lorsqu’il travaillait à l’Elysée.
Grb2