Nouvelle prise de bec médiatique dans l’affaire Hugo Auradou – Oscar Jegou. Mardi soir, moins de deux heures après l’arrivée des deux rugbymen français à Buenos Aires en provenance de Mendoza, le quotidien Diario Uno, vite imité par les médias argentins, a publié une série de photos de la femme de 39 ans les accusant de viol collectif aggravé.
Des photos datées du 7 juillet et prises au moment du dépôt de plainte de la victime présumée, montrant quinze lésions, dont « un bleu violacé mesurant 4 cm x 1 cm sur la paupière inférieure gauche » ou deux bleus mesurant « 2 cm x 1 cm et 1 cm x 1 cm » sur le bas du menton, selon les conclusions du rapport médico-légal déjà révélées le 20 juillet.
Cette fuite a poussé Antoine Vey, l’avocat des Français, à réagir mercredi pour déplorer une « instrumentalisation des médias ». « Les photos ne sont pas compatibles avec les scènes décrites par la plaignante, qui a affirmé avoir été frappée à plusieurs reprises, étranglée et tirée au sol », indique l’avocat. Ce dernier souligne également que la plaignante souffre de « la maladie de von Willebrand » (au grade 1, le plus léger, selon nos informations) empêchant le sang de « coaguler correctement ».
Il affirme également que l’expert qui a rédigé le rapport médico-légal « a rejeté la possibilité que ces marques puissent avoir été causées par des coups, car elles sont en réalité trop légères et pourraient avoir de nombreuses causes, comme un traitement esthétique, un traitement dentaire ou un coup avec un rebord ».
Selon la défense, « cette révélation, qui émane de l’avocat de la plaignante, est une nouvelle tentative de manipulation de l’opinion publique et de la justice ». Contactée, Natacha Romano, qui représente la victime présumée, n’a pas donné suite à nos sollicitations. Lundi, elle a révélé que sa cliente avait tenté de se suicider trois jours plus tôt. C’est pourquoi elle ne s’est pas présentée aux derniers examens médicaux qui doivent être effectués dans le cadre des évaluations psychologiques et psychiatriques à verser au dossier.
« Elle est moralement détruite », a déclaré mardi son autre avocat, Mauricio Cardello, lorsque la plaignante a de nouveau manqué à se présenter aux examens qui avaient été reportés ce jour-là. Ils ont été reprogrammés pour ce vendredi.
Hugo Auradou et Oscar Jegou ont quitté Mendoza, où ils étaient assignés à résidence du 17 juillet au 12 août avant d’être libérés sous conditions, pour s’envoler mardi soir pour Buenos Aires. Toujours mis en examen pour des faits qui se seraient déroulés dans la ville du centre-ouest de l’Argentine dans la nuit du 6 au 7 juillet, ils ont récupéré leurs passeports mais restent interdits de quitter le pays sud-américain et d’avoir des contacts avec la victime présumée pendant l’enquête.
Mardi matin, leurs avocats ont déposé une demande de non-lieu auprès du procureur de Mendoza. Celle-ci sera examinée « dans un délai (prorogeable) de dix jours ouvrables » par les tribunaux, a précisé le parquet. C’est-à-dire d’ici le 10 septembre.
Les deux rugbymen, âgés de 21 ans, clament leur innocence, reconnaissant une relation sexuelle consentie avec la plaignante mais niant toute forme de violence.
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