L’affaire Hugo Auradou – Oscar Jegou s’accélère. Une semaine après la libération des deux rugbymen, assignés à résidence avec bracelets électroniques du 17 juillet au 12 août, leurs avocats vont déposer ce lundi une demande de non-lieu auprès du procureur de la République de Mendoza. Une information confirmée par Rafael Cúneo Libarona, qui défend le deuxième-ligne palois et le flanker rochelais en Argentine.
Toujours mis en examen pour viol collectif aggravé, les deux ressortissants français, dont les passeports ont été confisqués, ont interdiction de quitter le pays sud-américain et d’entrer en contact avec la plaignante pendant l’instruction de l’affaire. Le parquet a estimé que « la première version de la plaignante (sa déposition datée du 7 juillet) « était affaibli par divers éléments » et a pointé des « contradictions notoires » et des « zones grises » dans le dossier, jugé trop faible pour justifier le maintien en détention des deux Français.
L’enquête pourrait prendre fin dans le courant de la semaine prochaine si le parquet ne s’oppose pas à la demande de non-lieu de la défense et si la juge Eleonora Arenas décide d’abandonner les charges.
« La décision pourrait prendre quelques heures ou plusieurs jours, le temps d’analyser les arguments des deux parties », a précisé le parquet. Les avocats de la plaignante ont d’ores et déjà annoncé qu’ils s’opposeraient à cette demande, car « de nombreux éléments doivent encore être ajoutés au dossier », selon Natacha Romano, représentante de la victime présumée.
Ce lundi, les expertises psychologiques et psychiatriques réalisées sur les deux accusés cette semaine seront analysées par plusieurs professionnels de santé à partir de 18 heures en Argentine (23 heures en France). Une audience à l’issue de laquelle la défense déposera formellement sa demande de non-lieu. Celles de la victime présumée, achevées ce vendredi, doivent également être débattues prochainement par les experts, à une date encore à déterminer.
Selon une source judiciaire, « Seuls les résultats de ces évaluations pourraient faire pencher la balance » vers une poursuite de l’instruction du dossier. Les faits reprochés à Hugo Auradou et Oscar Jegou se seraient déroulés dans la nuit du 6 au 7 juillet, dans la chambre 603 de l’hôtel Diplomatique de Mendoza, à l’issue d’une soirée suivant le test-match remporté par le XV de France face aux Pumas argentins (28-13). Les deux joueurs clament leur innocence, reconnaissant une relation sexuelle consentie avec la plaignante mais niant toute forme de violence.