Il était 18h05 mardi en Argentine (23h05 en France) lorsque Hugo Auradou et Oscar Jegou sont apparus en short et tee-shirt à l’aéroport Jorge Newbery de Buenos Aires. Accueillis par une dizaine de journalistes, les deux rugbymen français accusés de viol collectif aggravé – comme annoncé par leurs avocats – sont restés silencieux devant les caméras et les micros. Puis ils se sont dirigés directement vers un pick-up noir dans lequel les attendait l’ancien pilier argentin du Stade Français Rodrigo Roncero.
Le deuxième rang, originaire de Pau, et le troisième, originaire de La Rochelle, tous deux âgés de 21 ans, étaient partis à 16h25 de Mendoza, ville située à 1050 kilomètres à l’ouest de la capitale, à bord d’un avion d’Aerolíneas Argentinas retardé de près de deux heures. Dans la matinée, leurs avocats avaient déposé une demande de non-lieu auprès du procureur.
Assignés à résidence à Mendoza du 17 juillet au 12 août, les Français ont été libérés sous condition il y a deux semaines par le parquet local. Toujours visés par une enquête, ils ont récupéré leurs passeports mais ont toujours interdiction de quitter l’Argentine et d’approcher la plaignante pendant l’enquête. Les rugbymen se sont rendus à Buenos Aires « pour être plus tranquilles », a justifié mardi leur avocat German Hnatow sur la chaîne de télévision argentine Canal 7, indiquant par ailleurs que « des amis et de la famille » les attendaient dans la capitale sud-américaine.
Les faits reprochés à Hugo Auradou et Oscar Jegou se seraient déroulés dans la nuit du 6 au 7 juillet dans la chambre 603 de l’hôtel Diplomatic de Mendoza, à l’issue d’une soirée festive après le test-match remporté par le XV de France face aux Pumas (28-13). Les deux joueurs clament leur innocence, reconnaissant une relation sexuelle consentie avec la victime présumée mais niant tout acte de violence.