Affaire Auradou-Jegou : le non-lieu officiellement prononcé par la justice argentine
L’issue ne faisait plus de doute, elle est désormais officielle: la justice argentine a décidé ce mardi d’abandonner les poursuites contre les rugbymen français Hugo Auradou et Oscar Jegou, inculpés pour viol aggravé en réunion depuis le 12 juillet à Mendoza (centre-ouest).
Comme prévu au vu des dernières avancées de la procédure, la juge Eleonora Arenas s’est prononcée en faveur du non-lieu après avoir longuement entendu les arguments des avocats des joueurs, de la plaignante et des procureurs en charge du dossier, lors d’une audience à huis clos. étalée sur deux jours il y a deux semaines dans les locaux du centre judiciaire de la ville argentine.
« La juge Eleonora Arenas a décidé d’abandonner les charges retenues contre Hugo Auradou et Oscar Jegou », a indiqué la justice de Mendoza dans un communiqué de quelques lignes. « La décision du magistrat est basée sur l’article 353, paragraphe 2 (du Code pénal argentin). (…) Le fait instruit ne constitue pas une infraction. »
« Les relations sexuelles étaient consensuelles »
Début octobre, le parquet local a demandé l’abandon des poursuites, un mois après avoir autorisé les joueurs à rentrer en France, estimant que « l’accusation initiale (avait) perdu de sa force » au fur et à mesure de l’avancée de l’enquête. « Optimiste » avant l’audience de non-lieu, Rafael Cuneo Libarona, l’un des représentants des internationaux, s’est dit « très satisfait » à l’issue des débats, au cours desquels la défense et le procureur ont plaidé pour le non-lieu.
Cette décision intervient plus de cinq mois après qu’une femme de 39 ans originaire de Mendoza a porté plainte contre les rugbymen, pour des faits présumés survenus dans la nuit du 6 au 7 juillet à la suite d’un match test remporté par le XV de France contre les Pumas (28-13).
« Justice a été rendue », a déclaré aux journalistes German Hnatow, l’un des avocats des joueurs de rugby, à l’issue des délibérations. « Il n’y a eu aucun type de crime (dans cette affaire), a insisté le conseil. Il ne fait aucun doute que les joueurs sont innocents. Le sexe était consensuel, comme cela a été soutenu dès le premier jour. (…) Il n’y avait pas d’autre issue possible. »
Les avocats du plaignant vont faire appel
Les avocats du plaignant, qui ont multiplié les recours procéduraux ces dernières semaines, tentant notamment de récuser les procureurs et le juge en charge du dossier, disposent désormais de quinze jours ouvrables pour faire appel de la décision devant le tribunal collégial de Mendoza. Ce que compte faire Natacha Romano, représentante du parquet, comme elle l’a déjà annoncé à plusieurs reprises.
Il y a deux semaines, l’avocate avait souligné la nécessité de « poursuivre l’enquête avec de nouveaux procureurs », rappelant que son client était « convaincu de sa vérité » et qu’il n’existait, selon elle, « aucune preuve concrète » justifiant un classement sans suite. « L’innocence des accusés a été clairement démontrée au cours de l’enquête et de l’audience », a pour sa part estimé German Hnatow, l’un des avocats des joueurs, qui s’est dit « confiant » à l’approche du verdict du match.
Selon le Code pénal argentin, une éventuelle confirmation du non-lieu en appel mettrait fin « définitivement et irrévocablement » au processus judiciaire (article 335) et signifierait, en cas d’abandon total des charges, « le non-lieu de l’affaire sans suite. » dossier » (article 338). Ou l’exonération absolue de l’accusé.
Arrêtés le 8 juillet à Buenos Aires, le deuxième ligne palois Hugo Auradou et le troisième ligne rochelais Oscar Jegou, tous deux âgés de 21 ans, ne cessent de clamer leur innocence depuis le début de cette retentissante affaire. Les deux joueurs français, revenus en Top 14 ces dernières semaines, ont reconnu avoir eu une relation sexuelle consensuelle avec la plaignante, rencontrée dans une discothèque, mais ont toujours nié catégoriquement toute forme de violence.