Affaire Auradou-Jegou : demande de non-lieu reportée, rapport d’expertise « très favorable »
Alors qu’ils avaient annoncé lundi leur intention de déposer une demande d’abandon des poursuites auprès du parquet de Mendoza (Argentine), les avocats d’Hugo Auradou et d’Oscar Jegou ont finalement décidé « d’attendre un peu ».
« Nous laisserons le procureur analyser sereinement les derniers éléments importants de l’enquête avant de passer à l’action, très probablement vendredi ou lundi », justifie Rafael Cúneo Libarona, qui représente les deux rugbymen français dans le pays sud-américain. « Cette affaire va bientôt se terminer et les joueurs vont rentrer en France », assure l’avocat. Natacha Romano et Mauricio Cardello, les avocats des plaignants, ont d’ores et déjà annoncé leur intention de s’opposer à cette demande imminente de non-lieu, qui sera examinée par la juge Eleonora Arenas. « L’enquête n’est pas terminée », insiste la première.
Ce mardi, le rapport des évaluations psychologiques et psychiatriques réalisées sur les accusés a été officiellement versé au dossier. « Il est très favorable aux joueurs », assure Analia Rivero, leur avocate à Mendoza. « Fondamentalement, il indique qu’ils ne souffrent d’aucune pathologie dans la sphère sexuelle. Tout est plus que normal à ce niveau. Il ressort également qu’ils savent s’adapter aux normes, distinguer les actions vertueuses des actions non vertueuses et se conformer au bien. »
Nouveau témoignage attendu
« Tout est normal », a confirmé un haut représentant du parquet qui a eu accès au rapport. Les rapports d’expertises réalisés sur la victime présumée seront analysés et débattus ce vendredi avant d’être également versés au dossier. Un élément clé car, selon une source judiciaire, « seuls les résultats de ces expertises pourraient faire pencher la balance » en faveur de la poursuite de l’enquête. Ce jeudi, un nouveau témoignage sera apporté : celui d’une femme qui a partagé, avec le pilier Jean-Baptiste Gros, Hugo Auradou et la plaignante, le trajet en taxi entre le Wabi Fun Club, où les deux derniers se sont rencontrés, et l’Hôtel Diplomatique, lieu des faits présumés.
Toujours visés par une enquête pour viol collectif aggravé, Hugo Auradou et Oscar Jegou, dont les passeports ont été confisqués, ont interdiction de quitter l’Argentine et d’avoir des contacts avec la victime présumée pendant l’enquête. Ils restent actuellement à Mendoza, où ils ont été assignés à résidence du 17 juillet au 12 août. Le parquet a estimé que « la première version de la plaignante – sa déclaration datée du 7 juillet – était affaiblie par divers éléments » et a pointé des « contradictions notoires » et des « zones d’ombre » dans le dossier, jugées trop faibles pour justifier le maintien en détention des deux citoyens français.
Les faits reprochés aux deux rugbymen se seraient déroulés dans la nuit du 6 au 7 juillet, dans la chambre 603 de l’hôtel Diplomatic de Mendoza, à l’issue d’une soirée suivant le test-match remporté par le XV de France face aux Pumas argentins (28-13). Les deux joueurs clament leur innocence, reconnaissant une relation sexuelle consentie avec la plaignante mais niant toute forme de violence.