Affaire André Santini : un juge d’instruction instruit les accusations d’agressions sexuelles
Les accusations d’agression sexuelle, de harcèlement moral et sexuel contre André Santini font désormais l’objet d’une enquête. Après une enquête préliminaire menée par la brigade de répression de la délinquance personnelle (BRDP), ouverte en juillet 2022 à la suite de plaintes déposées par deux collaborateurs du maire (UDI) d’Issy-les-Moulineaux, le parquet a ouvert une information judiciaire, le 8 octobre. comme le révèle Le Monde ce lundi.
Autrement dit, le retour de l’enquête de la BRDP contient suffisamment d’éléments pour que les investigations soient approfondies et menées par un juge d’instruction. À cette information judiciaire nouvellement ouverte s’ajoutent les plaintes avec constitution de partie civile déposées par les ex-collaborateurs de l’élu en octobre 2023. Et qui étaient peut-être un peu en sommeil.
Aujourd’hui âgés tous deux de 26 et 33 ans, les plaignants dénoncent à peu près la même chose, le contrôle d’André Santini, 84 ans, et l’attouchement. Et chacun appuie ses accusations par des enregistrements, versés au dossier. Des enregistrements que Le Parisien a pu écouter en 2022. Sur l’un, alors que le jeune directeur de cabinet, quittant le service des espaces verts pour devenir un proche collaborateur du maire, négociait sa rémunération, André Santini l’invitait à « s’impliquer ». » approchez-le », rappelant que c’est lui qui a « inventé » le jeune homme. Dans l’enregistrement réalisé par l’autre plaignant, un huissier, on l’entend en substance rétorquer à son interlocuteur que son intégrité n’est pas négociable.
Une autre section sur une prétendue prise illégale d’intérêts
Les deux hommes ont été rétrogradés au printemps 2022, après un arrêt maladie qui aurait déplu à André Santini, qui règne sur Issy-les-Moulineaux depuis quarante-quatre ans. Leurs plaintes avaient été déposées par la suite, ce qui avait amené à l’époque l’avocat du maire, Me Marc Bellanger, à déclarer : « Par hasard, ils ont un différend avec le maire qui les a réintégrés dans leur ancienne mission, et le le dépôt de plainte suit. » L’avocat n’a pas pu être joint ce lundi soir mais à l’AFP, il a livré ce commentaire : l’ouverture de l’information judiciaire est un « non-événement ».
Au contraire, Me Claire Mazza, qui défend l’ancien directeur de cabinet et l’ancien huissier, voit « enfin » le dossier avancer. « La particularité de cette affaire, c’est que nous avons une personnalité politique à qui beaucoup doivent leur carrière », commente l’avocate, soulignant le « courage » de ses clients. Pour Me Mazza, « il est temps de comprendre que les mécanismes de contrôle affectent aussi les hommes », ajoute-t-elle.
L’information judiciaire qui vient d’être ouverte ne porte pas sur un autre aspect de l’histoire : la prétendue prise illégale d’intérêts, qui fait toujours l’objet d’une enquête préliminaire. Il s’agit de la protection fonctionnelle votée par le conseil municipal pour que la défense d’André Santini soit assumée par la ville. La protection fonctionnelle a toutefois été refusée aux deux plaignants. Cela fait l’objet d’une double procédure devant le tribunal administratif.