Les nouvelles les plus importantes de la journée

« Affaibli », « sous pression », « saboteur »… La presse européenne n’épargne pas Emmanuel Macron après la chute du gouvernement Barnier

Après le discours du président de la République, les médias internationaux ont dressé le portrait d’un chef d’État acculé qui refuse de démissionner.

Publié


Temps de lecture : 4min

Emmanuel Macron s'exprime à la télévision, jeudi 5 décembre, depuis l'Elysée. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Un président « qui est confronté à la pire crise politique » En France. Voici comment Emmanuel Macron est représenté par le quotidien britannique Le Gardien et le reste de la presse européenne. Le chef de l’Etat exprimé, jeudi 5 décembre, à 20 heures, depuis l’Elyséequelques heures après la démission de son Premier ministre.

Annulé par une motion de censure adoptée par l’Assemblée nationaleMichel Barnier était contraint de quitter ses fonctions. Au cours d’un discours d’une dizaine de minutes, le chef de l’Etat a salué son travail, tout en affirmant qu’il veillerait à son mandat « pleinement, jusqu’au bout »malgré certains appels à sa démission.

Le discours d’Emmanuel Macron, qui a reconnu que la dissolution n’avait pas « pas compris », est loin d’être passée inaperçue en Europe. Le site Politico estime par exemple qu’Emmanuel Macron a adressé ce message à Marine Le Pen : « Je ne pars pas ». « Le président français a vigoureusement repoussé les appels à sa démission lors d’un discours télévisé »il analyse.

En Espagne, la vie quotidienne Le Monde note un « effondrement de la popularité du président français »ajouter un autre article que le chef de l’Etat apparaît « de plus en plus affaibli » tandis que Marine Le Pen « devient plus fort ». En Allemagne, l’hebdomadaire Arrière parler de« un Macron sous pression ». De son côté, Le Tagesspiegel souligné avant le discours du président qu’il avait payé « le prix de son péché originel »à savoir le choix d’un Premier ministre « venant d’un parti battu aux élections ».

Si Emmanuel Macron rejette la faute de « chaos » sur les partis d’opposition, selon le BBCles médias européens s’accordent à identifier la dissolution anticipée d’Emmanuel Macron comme le déclencheur de la crise politique. « Emmanuel Macron est désormais considéré comme un saboteur de la Ve République »souligne le Zeitung d’Allemagne du Sud. « Les élections ont laissé un Parlement fragmenté, sans majorité, conduisant le pays à l’incertitude, qui se reflète dans la crise actuelle »explique pour sa part Le Monde.

Outre-Manche, L’Indépendant évoque un président « affaibli »piégé dans sa propre stratégie « avec sa malheureuse décision de convoquer des élections anticipées en juin ». Le journal britannique pointe du doigt « troubles politiques en France » ce qui entraînerait l’Union européenne vers le bas, « quelques semaines avant le retour de M. Trump à la Maison Blanche ».

Après sa visite en Arabie Saoudite, Emmanuel Macron débarque à Paris « juste à temps pour assister à la chute du gouvernement qu’il avait laborieusement nommé début septembre »raconte le journal italien Corriere della Serase demandant « Que va faire Macron maintenant ? BBC s’interroge sur la capacité du président à trouver un chef de gouvernement capable de rassembler l’Assemblée nationale.

L’hebdomadaire allemand Arrière évoque la nécessité de nommer un Premier ministre dont le profil stabilisera la situation : « Plus tôt un nouveau gouvernement prendra ses fonctions, plus tôt la crise budgétaire française pourra se consolider et plus tôt des signaux rassurants pourront être envoyés à l’économie et aux marchés financiers ».

Enfin, en Belgique, Le soir évoqué « un profil du même côté que Michel Barnier » afin de maintenir l’équilibre « avant de pouvoir rebattre les cartes » avec une nouvelle dissolution de l’Assemblée. « Le successeur de Barnier doit être capable de naviguer dans les courants polarisés d’un Parlement fragmenté »conclut Le Gardien.

Quitter la version mobile