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Aéroports et entreprises ripostent contre la taxe sur le transport aérien

Entreprises et aéroports ont décidé de s’unir contre le triplement annoncé de la taxe sur le transport aérien. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM) et l’Union des aéroports français (UAF) se sont réunies lundi 14 octobre pour dénoncer le « choc fiscal » que le gouvernement Barnier veut imposer au secteur aérien. L’objectif est d’augmenter « une fiscalité verte de 1,8 milliard d’euros » à partir de janvier ou avril 2025, dont un milliard d’euros pour le seul transport aérien.

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Dans le détail, une taxe spécifique sur l’aviation d’affaires et l’augmentation de celle sur les billets d’avion (TSBA), dite « taxe Chirac », prélèveraient désormais 150 millions par an aux compagnies de jets privés et 850 millions d’euros à l’aviation commerciale. « Le secteur aérien supporterait plus de 50 % de cette taxe alors qu’elle ne représente que 6 % des émissions de CO2 »s’exclame Pascal de Izaguirre, président de la FNAM, qui craint « un affaiblissement du drapeau français »Déjà « tombé à 38 % de part de marché cette année »face à l’essor des entreprises étrangères et low-cost.

Selon le patron de la FNAM, les compagnies aériennes et les aéroports s’inquiètent« un déplacement vers des hubs étrangers (…) qui ne supportent pas le même type de contraintes ». Thomas Juin, président de l’UAF, s’interroge sur le fait qu’il n’y ait pas eu d’étude d’impact « avant de taxer un milliard ».

Des passagers de plus en plus jeunes

Le président de la FNAM refuse « caricature insupportable »qui promeut l’idée que « Le transport aérien est réservé aux riches ». Selon une étude de la Direction générale de l’aviation civile, les clients des avions sont « comparable à celui des TGV ». Avec des passagers de plus en plus jeunes : en 2023, 45 % avaient moins de 35 ans, contre 40 % en 2016. Surtout, notent la FNAM et l’UAF, cette mesure « va à l’encontre de la voie suivie par les autres Etats de l’Union européenne ». Vingt des vingt-sept pays de l’UE n’ont pas ou plus de fiscalité spécifique sur le transport aérien.

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L’UAF et la FNAM exigent de l’Etat « une vraie concertation, une étude d’impact sérieuse et une réduction de l’impact (de cette taxe) sur le secteur aérien ». Les deux organisations s’opposent « une contre-proposition : répartir la charge sur d’autres secteurs qui pourraient faire preuve de solidarité ». Dans leur ligne de mire, la marine marchande ou le numérique, tous deux fortement émetteurs de CO2. A défaut d’y parvenir, « L’Etat, qui est dans le rouge, va (…) conduire là-bas (tout le secteur aérien) »craint M. de Izaguirre.

Cammile Bussière

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