Plus de 1 000 passagers ont été déroutés vers la Guadeloupe après la fermeture de l’aéroport de Martinique, a indiqué jeudi soir la préfecture.
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La Martinique est une nouvelle fois en proie à des violences vendredi 11 octobre, quelques semaines après le début du mouvement contre la vie chère en septembre. L’aéroport international Martinique-Aimé-Césaire a été fermé jeudi soir, provoquant la redirection de plus de 1.000 passagers vers la Guadeloupe, a annoncé la préfecture de la Martinique. Franceinfo fait le point sur la situation sur l’île.
Aéroport fermé jeudi après une invasion de piste
Des manifestants ont fait irruption dans l’enceinte de l’aéroport Aimé-Césaire de Fort-de-France jeudi après-midi. Des heurts ont éclaté avec la police après l’invasion de la piste.
Selon la préfecture, cette action a été menée suite à la diffusion de fausses informations affirmant qu’entre 300 et 350 CRS allaient arriver sur l’île par avion. La présence de personnes sur la piste a conduit les autorités à détourner trois vols vers la Guadeloupe, pour un total de « 1 117 passagers ».
« Huit interpellations ont eu lieu alors que les gendarmes et policiers ont dû évacuer la piste » depuis l’aéroport, a déclaré à franceinfo Paul-François Schira, directeur de cabinet du préfet de Martinique. Il a dit que l’aéroport devrait « reprenez votre activité demain (Vendredi)« .
Un couvre-feu jusqu’à lundi
Après les affrontements de septembre, le calme était revenu sur l’île. Sauf que des heurts ont éclaté lundi entre les CRS et des militants qui menaient une action de blocage au Lamentin. Depuis, des violences urbaines sont observées chaque nuit. C’est pourquoi la préfecture a décidé d’instaurer un couvre-feu à partir de jeudi soir.
Le préfet de l’île, Jean-Christophe Bouvier, a signé deux arrêtés concernant « l’ensemble du territoire de la Martinique ». La première instaure un couvre-feu de 21 heures à 5 heures du matin, la seconde interdit les rassemblements et manifestations à partir de 18 heures jeudi. Les deux commandes courent jusqu’à lundi.
Violences et pillages
Dans la nuit de mercredi à jeudi, 30 policiers et gendarmes ont été blessés, plus de 500 véhicules incendiés, des commerces pillés et 12 personnes interpellées. Le principal point de tension était mercredi dans la commune du Carbet (nord), où quatre gendarmes ont été légèrement blessés alors qu’ils effectuaient une opération de levée de barrage.
Les manifestants avaient installé ce barrage dans le cadre d’une opération « Île morte » lancée par plusieurs organisations militantes et syndicales. Ils ont notamment dénoncé «les violences commises» par des CRS, lundi, sur des militants contre la vie chère qui bloquaient une route importante au Lamentin.
Écoles fermées
Les écoles étaient fermées jeudi et le resteront vendredi, a annoncé le rectorat de Martinique. « Compte tenu de l’incertitude du contexte social actuel et par principe de précaution, la mesure d’interruption de l’accueil des étudiants, des usagers et des personnels dans les établissements du premier et du deuxième degrés et dans les services du rectorat est prolongée pour la journée du vendredi 11 octobre 2024. »» a annoncé la direction de l’académie, citée par Martinique La 1ère.
Cette mesure exceptionnelle vise « préserver au maximum la sécurité des étudiants et des personnels, tout en ayant plus de visibilité sur les éventuelles difficultés qui pourraient persister au sein de l’académie ».
Le plan blanc lancé à l’hôpital
Le CHU de Martinique a annoncé jeudi le lancement d’un plan blanc au cours duquel « des déprogrammations d’actes chirurgicaux ou de consultations sont organisées ». « Toutefois, une attention particulière est portée aux interventions urgentes ou liées au cancer »a-t-il souligné, précisant que « les rendez-vous annulés seront reprogrammés dans les plus brefs délais ».
De leur côté, les pharmacies de l’île ont déclaré le même jour « plus en mesure d’assurer le service d’urgence ».
Les discussions se poursuivent
« Le préfet salue les avancées obtenues lors de la cinquième table ronde et appelle à la désescalade sur toute la Martinique »écrit la préfecture dans un communiqué daté de jeudi. « Tous les acteurs » souhaité « s’engager dans un processus de négociation collective afin d’apporter des solutions concrètes, durables et structurelles au phénomène de la vie chère »continue-t-elle.
Parmi eux, l’État, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), le mouvement à la pointe de la mobilisation, la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) et le principal transporteur (CMA-CGM). Les manifestants estiment que les négociations n’ont pas abouti à des résultats satisfaisants. Une sixième table ronde contre la vie chère est prévue vendredi après-midi. « Nous avons la ferme intention collective d’aboutir à un plan d’action partagé »a assuré le directeur de cabinet du préfet de Martinique.