Adrian Mannarino : « Être présent aux JO ne m’intéresse pas »
« C’est votre huitième défaite au premier tour en huit apparitions à Rome. La terre battue est-elle vraiment très compliquée pour vous ?
C’est toujours la meme chose. Quand on manque de confiance et de victoires, ce n’est pas facile d’entrer dans le match. Vous vous cherchez un peu. Les conditions de début de match étaient très compliquées, avec Nadal s’entraînant sur le court 3, à côté, tout le monde criait, le micro de l’arbitre du fond de court qui était encore plus fort que le micro de notre arbitre… C’est difficile se concentrer sur ce genre de tribunal, dans ces conditions. Malheureusement, j’ai mis un peu trop de temps à rentrer dans le match. Après, dans le deuxième set, ce n’était pas si mal. J’aurais dû lui causer un peu plus de problèmes avec ses jeux de service. Ce n’était pas un mauvais set.
Vous n’aimez pas la terre battue, nous le savons, mais qu’est-ce qui vous empêche de jouer votre jeu sur cette surface ?
On pourrait en parler pendant des heures. Je suis quelqu’un qui tend très peu sa raquette. Sur terre battue, le cordage se détend un peu plus vite, le cordage bouge beaucoup, il faut tout le temps s’adapter, c’est plus compliqué pour moi que sur dur. Ensuite, j’ai un jeu où je récupère le ballon un peu plus tôt que les autres joueurs et je suis un peu plus en danger avec les faux rebonds. C’est sûr que lorsqu’on est très en retard par rapport à la ligne de fond, on a plus de temps pour s’adapter. Mais quand on n’a pas des trajectoires très relevées, si on est loin derrière la ligne, c’est compliqué.
« J’arrive à m’adapter assez vite sur gazon, là où les autres joueurs ont du mal, mais sur terre battue, c’est l’inverse. Nous devons nous battre «
Au niveau du mouvement, lors du retour de service, c’est tout un processus de coordination, plus ou moins naturel pour certains joueurs. Moi, sur terre battue, j’ai vraiment tendance à moins bien bouger. J’arrive à m’adapter assez vite sur gazon, là où les autres joueurs ont du mal, mais sur terre battue, c’est l’inverse. Nous devons nous battre. Mais cela fait quatre ou cinq ans que j’ai débuté la saison sur terre battue blessé. J’ai eu cinq semaines sans pouvoir jouer (suite à une aponévrose plantaire contractée à Miami). Je commence la saison à Madrid en jouant Félix (Auger-Aliassime) au premier tour, ce n’est pas facile non plus !
Dans ces conditions, la question de votre participation aux Jeux Olympiques, pour lesquels vous êtes sportivement qualifié, semble réglée, non ?
Il n’est vraiment pas nécessaire d’être très intelligent pour ne pas avoir la réponse. Si les gens ne peuvent pas obtenir la réponse, je laisserai alors le doute. (sourire)
« A moins qu’on gagne Roland-Garros peut-être… (sourire) «
Soyons donc plus directs : vous ne participerez donc pas aux Jeux ?
Bon… à moins que tu gagnes Roland-Garros peut-être… (sourire)
Ce n’est pas regrettable de devoir quand même renoncer aux JO ?
A ce niveau, nous sommes de grands compétiteurs. Faire une apparition, faire une apparition, ça ne nous intéresse pas. Si je n’ai pas les moyens sportifs pour remporter une médaille, si j’y vais juste pour dire : j’ai fait les JO, ça ne m’intéresse pas du tout. C’est aussi prendre la place de quelqu’un qui aura potentiellement de bonnes chances de concourir. Je ne veux pas non plus être égoïste et rester cohérent avec mes principes. Je ne joue pas le rôle, je suis là pour obtenir de bons résultats. S’il n’y a pas moyen d’obtenir de bons résultats, si ce n’est pas un tournoi obligatoire, dans ce cas-là, ce n’est pas ma priorité.
L’avez-vous formellement signalé à la FFT ?
Non, j’ai encore la chance de gagner Roland-Garros, donc potentiellement encore la chance de participer aux Jeux. Ce n’est pas fait (sourire) « .