Adèle Exarchopoulos, Rasoulof, le chien Kodi… dernier tour avant la Palme
Le suspense était insupportable, mais c’est la star de « Trial of the Dog » qui remporte le très convoité Palm Dog ! Côté prix, en attendant la clôture, on connaît déjà le Golden Eye et le gagnant du Concours Immersif.
Publié le 24 mai 2024 à 17h45
Nouvelles
Rire forcé. « Le film parle de l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès, et on est tellement heureux qu’il soit au cinéma. » En clôture de la Quinzaine des Cinéastes, Jean-Christophe Meurisse, réalisateur de Pistolets en plastique, a vite mis les rires de son côté. Son film au casting élargi (Jonathan Cohen, Nora Hamzawi, Laurent Stocker, Thomas VDB, Vincent Dedienne, Romane Bohringer, etc.) met en scène la fascination pour le drame, à travers des sketches fous autour des « enquêteurs des réseaux sociaux », de l’arrestation erronée d’un innocent, la fuite du tueur vers l’Argentine… Mais était-il vraiment nécessaire de distribuer des masques de Xavier Dupont de Ligonnès le soir suivant la projection ? Pourquoi choisir de montrer dans le film l’exécution de la famille par ce tueur rebaptisé Paul Bernardin ? L’humour noir se transforme en rire jaune et ça ne marche plus du tout.
Chauffé au blanc. Autre palette d’acteurs, le casting de Amour ouf a fait les démarches jeudi soir : Adèle Exarchopoulos, François Civil, Alain Chabat, Raphaël Quenard, Élodie Bouchez, Vincent Lacoste et bien d’autres ont accompagné Gilles Lellouche pour son film. Rires et cris fous… L’excitation était totale, emmenée par une Adèle Exarchopoulos très en forme, que tout le monde voulait voir au bras de François Civil – même Thierry Frémaux, qui les a réunis. Les presque trois heures de projection n’ont pas entamé leur enthousiasme. Par contre, ils ont scié le nôtre.
Noir. Petite nouveauté à Cannes, un « Concours Immersif » a été créé cette année, pour mettre en avant des œuvres réalisées en réalité virtuelle ou avec des procédés mixtes. Notre journaliste a été émerveillé par NoirAdaptation en réalité augmentée de Tania de Montaigne et lauréate du prix.
Or ? Il a fallu attendre le tout dernier jour pour voir Graines de figuier sauvage. Mohammad Rasoulof, condamné à cinq ans de prison en Iran, a fui son pays début mai et finalisait encore son film pendant la deuxième semaine du festival. Palme de dernière minute ? Vendredi, nos premiers critiques à la sortie de la séance étaient ravis. Le réalisateur a reçu une standing ovation lors de la séance de gala.
Maintenant, encore une fois. Comme en 2023, l’Œil d’Or, qui récompense le meilleur documentaire du Festival de Cannes toutes sections confondues, a récompensé deux films ex-aequo : Ernest Cole, photographe (Special Sessions) est le portrait vibrant, signé Raoul Peck, d’un témoin majeur de l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid ; Et Les Filles du Nil, de Nada Riyadh et Ayman El Amir (Semaine de la Critique), est un hommage à un groupe de jeunes filles du sud de l’Égypte qui défient le puritanisme de leur village en créant une troupe de théâtre de rue. -DAKOTA DU SUD
Blond. Qui en a douté ? Toute l’équipe du film, emmenée par Jean-Pascal Zadi, a mené une incroyable campagne pour qu’il reçoive ce trophée. Kodi, « acteur canin » croisé griffon aux cheveux dorés, au centre du Essai de chien, a remporté le Palm Dog 2024.
Les critiques du jour
Amour ouf, de Gilles Lellouche ► Avec Adèle Exarchopoulos et François Civil au casting, le film mélange comédie, drame, film de genre et plus encore, sans la maîtrise nécessaire pour ne pas finir par se confondre.
En compétition. Sortie le 16 octobre.
Tout ce que nous imaginons comme lumière, par Payal Kapadia ► Premier film indien en compétition depuis trente ans, le travail de Payal Kapadia suit deux colocataires dans leur vie quotidienne et intérieure à Mumbai. Une fiction à la fois dure et sensible autour d’héroïnes contrastées.
En compétition. Sortie le 2 octobre.
grande tournée, par Miguel Gomes ► Au début du XXe siècle, en Asie du Sud-Est, un responsable colonial britannique prend la fuite. Miguel Gomes nous entraîne dans son sillage. Malgré un certain minimalisme, le dépaysement est garanti.
En compétition. En attente de la date de sortie.
Vivre, mourir, renaître, par Gaël Morel ► Emma, Sammy et Cyril se rencontrent dans les années 1980, et vivent ensemble l’amour, le désir, la peur et le bonheur, alors que le sida les frappe. Un film romantique, qui séduit par sa vitalité.
Première cannoise. Sortie le 25 septembre.
Couler, par Gints Zilbalodis ► Ce film d’animation sans paroles qui fait partie de survie animal est un enchantement visuel, grâce à une mise en scène très vivante.
Un certain Regard. En attente de la date de sortie.