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1Qu’est-ce que l’AdBlue ?
L’AdBlue est un liquide composé de 67,5% d’eau et 32,5% d’urée, utilisé pour dépolluer les véhicules diesel équipés d’un catalyseur « SCR ». Il réduit jusqu’à 90 % les émissions d’oxydes d’azote en les transformant en azote et en vapeur d’eau. Les voitures fonctionnant à l’AdBlue sont équipées d’un réservoir spécifique, de dix à vingt litres, fermé par un bouchon bleu généralement positionné à proximité de la trappe à essence.
Apparu en 2009, le système AdBlue est devenu prédominant sur les nouveaux modèles homologués, à partir de septembre 2017 et de l’entrée en vigueur de la norme Euro 6d-temp.
2Quels sont les problèmes rencontrés avec l’AdBlue ?
En quelques années seulement, les témoignages d’automobilistes ayant rencontré des problèmes techniques liés à l’AdBlue se sont multipliés. Elles sont essentiellement dues à sa cristallisation. Les cristaux peuvent en effet apparaître par temps froid (en dessous de -11°C) ou chaud (au-dessus de 30°C). Ce phénomène se produit également moteur tournant, si les gaz d’échappement ne permettent pas à l’AdBlue de dépasser une température de 190°C.
Les conséquences ? Obstruction du catalyseur et déformation du réservoir car l’air ne peut plus entrer, ce qui entraîne des alertes moteur ou une impossibilité de démarrage. Autres soucis possibles : dysfonctionnement des capteurs de niveau et de qualité d’AdBlue. À l’avenir, la fréquence de ces problèmes pourrait augmenter avec le vieillissement du parc automobile utilisant l’AdBlue.
3Quelles sont les marques de voitures les plus concernées ?
L’UFC-Que Choisir a lancé fin 2022 un appel à témoignages et en a récolté plusieurs milliers. Ils concernent « principalement les marques Citroën et Peugeot ». L’association de défense des consommateurs note cependant qu’« il est assez difficile de savoir pourquoi ces moteurs semblent plus sensibles que d’autres à ce problème. Audi, Kia, Mercedes, Renault, Seat, Skoda ou encore Volkswagen pourraient également être concernés par le phénomène.
4Quel pourrait être le montant de la facture ?
L’UFC-Que Choisir a pu constater, en 2023, que les réparations nécessaires entraînaient, « dans 91 % des cas », « un supplément de charge pour les automobilistes qui, en moyenne, tourne autour de 1 000 euros, mais qui peut atteindre 3 100 euros pour les automobilistes ». certains d’entre eux. De son côté, Stellantis (Peugeot, Citroën…) assure à La Voix du Nord que « tous les clients potentiellement concernés par des problèmes d’AdBlue sont intégralement indemnisés des frais de pièces et de main d’œuvre pendant la période de garantie conventionnelle. Pour répondre aux diverses préoccupations soulevées par les clients, nous avons volontairement décidé, à plusieurs reprises, de proposer des couvertures particulières au-delà de cette période de garantie conventionnelle.
5Quelles actions sont en cours ?
En 2023, l’UFC-Que Choisir a contacté la Commission européenne et la DGCCRF. Autre levier européen opéré par l’association : la direction générale du marché intérieur, de l’industrie, de l’entrepreneuriat et des PME (Grow). Son homologue belge, Testachats, menace Stellantis d’une action en justice collective, sur la base de 3.000 témoignages.
6Quels remèdes possibles ?
Pour éviter le problème de cristallisation de l’AdBlue par temps froid, les constructeurs automobiles ont intégré des systèmes de chauffage. Des mises à jour électroniques pourraient également être effectuées en concession. La chaîne Norauto, qui « observe une augmentation spectaculaire des pannes liées au système AdBlue », a formé ses techniciens pour y faire face et promet de « réduire la facture de 30 à 50 % », selon nos confrères de Décision Atelier. Plusieurs marques proposent également des produits d’entretien destinés à nettoyer les systèmes d’injection d’AdBlue et éviter sa cristallisation.
Les professionnels suggèrent de désactiver électroniquement l’appareil en cas de panne, une pratique qui reste illégale.