adapter son logement pour bien vieillir, un enjeu à « dédramatiser »
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adapter son logement pour bien vieillir, un enjeu à « dédramatiser »

adapter son logement pour bien vieillir, un enjeu à « dédramatiser »

Une ventouse pour stabiliser votre poêle, des pinces avec poignées pour mieux saisir les objets, des pieds pour surélever les meubles… L’Agirc-Arrco a inauguré vendredi 21 juin son nouvel « appartement témoin » destiné à présenter des appareils pour favoriser le vieillissement à la maison. Alors que 85 % des Français souhaitent vieillir chez eux, selon une enquête Ifop (1), l’action sociale du régime de retraite complémentaire majoritaire souligne l’importance de sécuriser et d’adapter le logement pour favoriser l’autonomie des personnes. personnes âgées à la maison.

Ce nouvel espace, attenant à une maison de retraite, au cœur du 13ème arrondissement de Paris, sera ouvert sans rendez-vous au grand public, aux professionnels du secteur mais aussi aux acteurs institutionnels.

Anticiper

L’un des objectifs du lieu, qui comprend une cuisine, un séjour et un bureau, une chambre et deux salles de bains témoins, est de sensibiliser et « sensibiliser avant qu’il ne soit trop tard », précise Samira Sameur, responsable de l’espace. Elle souligne la nécessité de sécuriser son logement avant d’être en situation de dépendance : au-delà de 75 ans, les gens sont souvent plus réticents à travailler, découragés par les désagréments ou l’appréhension du coût.

« Beaucoup de gens ont peur d’être confrontés à un problème de santé » explique Caroline Giraux, ergothérapeute à Rennes. Or, anticiper permet de rentrer plus rapidement chez soi et de continuer à vivre chez soi de manière autonome après un accident, insiste-t-elle. « L’important est d’éviter les chutes, mais aussi d’adapter le logement pour pouvoir rentrer chez soi, même avec un handicap », avec un fauteuil roulant par exemple.

Ne pas stigmatiser

«Lorsque je fais des visites à domicile, j’essaie d’orienter la discussion sur le confort, la praticité et l’esthétique aussi.Elle ajoute. Il y a une dizaine d’années, une barre d’appui était stigmatisante, aujourd’hui, les fabricants fabriquent des barres design. À l’espace Agirc-Arrco, le blanc immaculé des chambres d’hôpital est remplacé par des barres de douche colorées, un chemin lumineux automatique au pied du lit ou encore des porte-cannes personnalisés.

Avec la volonté de « dédramatiser » adaptation du logement, à travers des dispositifs moins technologiques, plus adaptés aux  » bon sens «  et facile à utiliser par les personnes en perte d’autonomie. « L’idée était de montrer qu’il existe des petits outils simples et pratiques qui permettent aux gens de rester indépendants et de garder confiance en eux. » explique Samira Sameur. Ces dispositifs visent également à faciliter l’intervention des soignants, qu’ils soient professionnels ou proches.

Un coût parfois dissuasif

Si les petits appareils présentés à l’espace Agirc-Arrco sont peu coûteux, une dizaine d’euros, les travaux d’adaptation d’un logement ou l’installation d’équipements, comme un lit médicalisé ou une douche ergonomique, peuvent vite atteindre des sommes considérables. Leur coût moyen est ainsi estimé par l’association France Silver Eco à 8 700 €. Un obstacle supplémentaire pour de nombreux ménages.

Pour compenser ces coûts, le ministère du Travail et de la Santé a lancé en janvier dernier « MaPrimeAdapt’ », un programme de subvention couvrant une partie des travaux d’adaptation distribués par l’Agence nationale du logement (Anah) aux personnes âgées à faibles revenus. Même si de nombreuses demandes ont déjà été déposées, cette aide est réservée aux très petites pensions. Certaines complémentaires et collectivités locales peuvent également proposer un financement basé sur le revenu fiscal de référence. L’espace « Bien vieillir » Agirc-Arrco proposera un guichet unique pour orienter les personnes souhaitant s’informer ou demander des subventions. En 2018, plus des trois quarts des seniors interrogés connaissaient les dispositifs d’aide mais ne savaient pas à qui s’adresser pour en bénéficier.

(1) Enquête réalisée par l’Ifop et Sociovision pour la FESP, du 19 au 22 novembre 2018, auprès d’un échantillon de 1 507 personnes.

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Seulement 6% du parc de logements est adapté à la dépendance

46% des seniors craignent de perdre leur autonomie, ce qui en fait la principale inquiétude du « bon vieux temps ». (Source : Enquête Ifop et Sociovision pour la FESP)

Seulement 6% du parc immobilier est actuellement adapté à des situations de dépendance, selon un rapport de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) et de l’Anah.

40% des personnes âgées hospitalisées après une chute ne peut pas rentrer chez lui et doit être hébergé dans un établissement.

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