Mardi 12 novembre, le régime militaire en place au Niger a retiré l’autorisation d’exploitation de l’ONG française Acted. Il n’a pas précisé les raisons de cette décision, qui s’ajoute à une longue liste de positions hostiles à la France.
« L’autorisation d’exploitation accordée à l’ONG dénommée « Agence de Coopération et d’Aide au Développement – Acted » (…) est retiré » à partir de mardi, a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un arrêté consulté par l’Agence France-Presse (AFP). L’arrêté, signé par le ministre, le général Mohamed Toumba, n’indique aucun motif.
Une autre ONG, nigérienne, Action pour le bien-être (APBE), a été visée par la même sanction, dans un décret distinct.
« La marche vers la souveraineté nationale est en marche ! »a déclaré Ibrahim Bana, personnalité nigérienne favorable au régime et influent sur les réseaux sociaux, sur sa page Facebook. « Le retrait des agréments de certaines ONG, dont les actions ne correspondent pas aux priorités de nos populations, est un signal fort. Le Niger montre ainsi qu’il est maître de son destin, que l’aide internationale doit respecter notre vision, nos valeurs et nos besoins »il a ajouté.
Six jeunes humanitaires français d’Acted tués en 2020
Depuis son arrivée au pouvoir par un coup d’État en juillet 2023, le régime des généraux de Niamey a accru ses positions hostiles à l’Occident et à la France en particulier, faisant de la souveraineté nationale sa priorité.
La junte a notamment obtenu le départ des militaires français puis américains – déployés dans le cadre de la lutte contre les groupes jihadistes – et expulsé l’ambassadeur de France. Quant au centre culturel franco-nigérian, il a cessé de fonctionner comme un établissement binational.
Présent au Niger depuis 2009, Acted est intervenu pour « apporter une réponse d’urgence » aux populations déplacées, dans ce pays où plusieurs zones sont en proie aux violences jihadistes.
En 2020, six jeunes humanitaires français d’Acted avaient été assassinés ainsi que leur chauffeur et guide nigérien lors d’une attaque jihadiste près de Niamey, revendiquée par l’organisation État islamique. Acted avait alors temporairement suspendu ses activités au Niger, mais avait assuré qu’elle n’avait pas l’intention de quitter le pays.