Nouvelles

Acheter une identité, construire une légende… ces espions « illégaux » si chers à Poutine

Le président russe Vladimir Poutine accueille ses compatriotes libérés lors d'un important échange de prisonniers avec l'Occident, à l'aéroport de Vnukovo à Moscou, le 1er août 2024.

Tenant chacun un enfant par la main, un couple descend, jeudi 1euh Août, de l’avion officiel qui vient d’atterrir de nuit sur le tarmac de l’aéroport de Vnoukovo à Moscou. Au bas de la passerelle, le président russe, Vladimir Poutine, se tient prêt, un énorme bouquet à la main. Il enlace la femme qui ne peut réprimer un sanglot, lui tapote le dos, l’embrasse à nouveau sur l’épaule. A la petite fille de 12 ans et à son frère de 9 ans qui ne semblent pas s’en rendre compte, il glisse un surprenant « Bonne nuit »Jamais le leader du Kremlin n’a montré une telle compassion en public, pas même envers les victimes d’actes terroristes dans son pays.

Derrière le dirigeant russe, la garde présidentielle, raide comme une planche, ajoute à la solennité du moment, capté par les caméras de télévision russes. Le plus grand échange de prisonniers depuis la chute de l’URSS en 1991 vient de s’achever entre la Russie et l’Occident. En échange de la libération de seize prisonniers politiques russes et binationaux opposés à la guerre, le Kremlin reprend huit Russes détenus dans plusieurs pays, escrocs, criminels et espions.

Parmi eux, Vadim Krassikov, alias Vadim Sokolov, qui purgeait une peine de prison à perpétuité en Allemagne pour l’assassinat à Berlin en 2019 d’un Géorgien qui avait combattu aux côtés des séparatistes tchétchènes, a été le premier à descendre de l’avion. « Il a servi à Alfa »une unité d’élite du service de renseignement FSB, le service de sécurité russe, s’est vanté le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Il a même « servi avec plusieurs employés (actuel) du Service de sécurité du Président », il ajouta.

Lire aussi | Le journaliste américain Evan Gershkovich et l’ancien Marine Paul Whelan libérés dans le cadre d’un échange massif de prisonniers avec la Russie

Mais le plus important, c’est le couple. Des clandestins. Des espions travaillant sous couverture complète. Des héros, aux yeux de Vladimir Poutine. Arrêtés en décembre 2022, à Ljubljana, la capitale slovène, où ils s’étaient installés cinq ans plus tôt, en 2017, Artiom Doultsev et Anna Doultseva s’étaient créés des identités argentines. Elle, sous le nom de Maria Rosa Mayer Munos, d’origine grecque et née le 6 avril 1984, selon son passeport valable jusqu’en 2032, dirigeait une galerie d’art en ligne. Lui, Ludwig Gisch, né également en 1984, dirigeait une start-up informatique.

Les enfants « ne parlent pas russe »

Dans la maison aux couleurs pastel qu’ils occupaient à Ljubljana, les enquêteurs ont découvert des ordinateurs équipés d’un système de communication avec le « Centre », Moscou dans le jargon de l’espionnage russe, si bien crypté que ni les techniciens slovènes ni leurs homologues américains n’ont pu le déchiffrer, a rapporté en juin l’Agence nationale de renseignement slovène. Le journal de Wall StreetDans un compartiment secret de leur réfrigérateur, note également le quotidien américain, le couple conservait des centaines de milliers d’euros en billets de banque.

Il vous reste 64.54% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
Bouton retour en haut de la page