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Acheter français ? « Oui, mais à quel prix »… Cette marque bretonne brade ses collections pour relocaliser

C’est une tendance lente mais qui a le mérite d’exister. Face à l’effondrement de certaines marques de fast fashion, certaines entreprises françaises parviennent à prospérer en délocalisant leur production.

Encouragées par les bonnes performances du « made in France », ces marques tentent de redonner vie à un savoir-faire parfois perdu pour produire des vêtements en France. Un choix militant dans un pays où la main d’œuvre est au moins deux fois plus chère qu’au Portugal. Et combien de fois plus qu’au Bangladesh ou en Chine ?

Spécialisée dans la confection de pièces emblématiques de la Bretagne, comme la marinière ou le pull marin, la marque Le Minor en fait partie. Connue depuis longtemps pour avoir habillé la Marine nationale, l’entreprise basée à Guidel produit depuis des années des pièces coûteuses et qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Comptez un peu moins de 200 euros pour un pull. Un prix qui a davantage séduit à l’étranger, et notamment au Japon, que sur son propre territoire.

Face à ce constat, ses dirigeants tentent peu à peu de reconquérir le cœur des Bretons. « Mais nous ne pouvons pas échapper à la situation économique. L’inflation pèse sur les ménages qui ont perdu du pouvoir d’achat. Nous aussi, nous commençons à le ressentir», affirme Sylvain Flet, le gérant du Minor. Basée à Guidel, près de Lorient, son entreprise vient d’ouvrir un magasin d’usine entièrement dédié aux collections discount.

À quel prix ?

Fins de série, articles présentant un petit défaut et même des prototypes jamais sortis ou réalisés à partir de fins de rouleaux de tissu proposés à -30, -40 voire -50%. « Nous voulons défendre un modèle économique de consommation durable et locale en incitant les gens à acheter français. Mais à quel prix ? Avec ce magasin, nous espérons renouer avec les locaux», espère le gérant du Minor. Même bradées, les références ne seront pas accessibles à tout le monde avec des pulls aux alentours de 100 euros. Le prix à payer pour sauver le textile français et son savoir-faire que l’on croyait perdu.

Dans le même temps, la marque Le Slip Français annonce une nette baisse des prix de deux articles de sous-vêtements. Avec quel secret ? Le volume, évidemment. Habituée à produire entre 5 000 et 10 000 pièces, l’entreprise fondée il y a treize ans en a commandé 400 000 pièces.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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