accusé par Mélenchon d’avoir « convoqué » Panot par « vengeance personnelle », Dupond-Moretti répond
Le chef des députés insoumis et Rima Hassan ont été interrogés mardi par la police judiciaire parisienne dans le cadre d’enquêtes après des propos polémiques liés à la guerre entre Israël et Gaza.
Acte II. Alors que la chef de file des députés LFI, Mathilde Panot, et la militante palestinienne Rima Hassan, présente sur la liste de Manon Aubry pour les élections européennes, ont été entendues mardi par la police judiciaire parisienne pour « apologie du terrorisme », après des propos très polémiques liés à la guerre entre Israël et Gaza, le coordinateur de La France Insoumise Manuel Bompard a vivement interpellé Éric Dupond-Moretti à l’Assemblée nationale. En dénonçant une circulaire « qui abuse de l’antiterrorisme pour museler les voix de l’opposition ».
Après avoir rappelé le « soutien » de leur parti au Hamas, le ministre de la Justice a répondu qu’il avait pris précisément ce texte administratif « réprimer les propos antisémites qui se sont développés ». Il accuse alors le député marseillais d’avoir comme « amis » « les mollahs » d’Iran. Un match qui n’est pas passé sous le radar de Jean-Luc Mélenchon. Dans une longue publication X, mardi soir, l’ancien candidat à la présidentielle a estimé que cette séquence faisait partie du « vengeance personnelle » du Ministre de la Justice « contre les rebelles ». Et de critiquer la lenteur de cette affaire.
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« La plainte du bureau de Netanyahou contre Mathilde Panot date du 11 octobre. Dupond-Moretti a donc attendu la campagne européenne pour la faire convoquer pour apologie du terrorisme », a raillé Jean-Luc Mélenchon. Plusieurs lieutenants de LFI ont pu être critiqués pour leur indulgence envers le groupe terroriste, la figure tutélaire de LFI a affirmé que le « convocation (d’un) président d’un groupe d’opposition pour un interrogatoire politique par la police en pleine élection » s’élève à « une forme de diffamation judiciaire pour entacher notre réputation. »
« Pas étonnant »
Une diatribe à laquelle le garde des Sceaux a souhaité répondre. Il a épinglé ça « pauvre M. Mélenchon » : « Tu es pathétique ». « Les magistrats de notre pays sont indépendants. Vos paroles sont une insulte pour eux. », a également critiqué Éric Dupond-Moretti. Si l’accusation de l’Insoumise ulcère le membre du gouvernement, il pense que ce n’est pas le cas. « pas étonnant de la part d’un individu définitivement condamné après avoir agressé physiquement un procureur. »
L’accusation était si directe que la réponse fut rapide. Piqué au vif, le troisième homme à la présidentielle de 2022 avait alors exhorté le ministre à ne pas « impliquer dans (ses) atteintes aux libertés publiques les procureurs qui sont tenus de vous obéir. » « Vous avez montré aujourd’hui comment vous exploitez votre fonction (…) Quoi qu’il en soit, vos vociférations sont nos décorations », se félicita-t-il.
Il faut rappeler que cette passe d’armes s’inscrit dans un contexte électoral bien particulier. Au terme d’une tournée des facultés, entreprise par Jean-Luc Mélenchon en pleine campagne européenne, sur la guerre au Moyen-Orient, le garde des Sceaux n’a pas hésité, dimanche sur BFMTV, à accuser ce dernier de « Il a mis le feu à l’université. » « Il a mis le feu à l’Assemblée nationale. Il a tenu des propos antisémites : je vous rappelle que Yaël Braun-Pivet était partie « camper » en Israël », a-t-il plaisanté en référence à la déclaration controversée des Insoumis après le déplacement du président de l’Assemblée nationale. « Ils ont si peu à dire qu’ils importent ce conflit ici. »