Le joueur malien de l’ASM a reçu une large vague de soutien sur les réseaux sociaux de son pays.
Mohamed Camara soutenu par son peuple. Accusé d’homophobie lors du match entre Monaco et Nantes (4-0) dimanche, le milieu de terrain malien de l’ASM a reçu le soutien de personnalités maliennes et de nombreux compatriotes sur les réseaux sociaux.
Lors de la dernière journée de Ligue 1, le milieu de terrain avait caché le logo contre l’homophobie floqué sur son maillot et porté par tous les joueurs, entraîneurs et arbitres, dans le cadre d’une campagne de lutte contre les discriminations menée par la Ligue de football professionnel (LFP). La ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castera, a dénoncé un « comportement inacceptable » et exigé « les sanctions les plus fortes » contre le joueur et son club.
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Mais sur les réseaux sociaux, des personnalités maliennes et de nombreux internautes ont exprimé leur solidarité avec le joueur, connu en équipe nationale pour son attachement à la foi musulmane. «Ceux qui se disent défenseurs de la liberté et de la démocratie doivent respecter les convictions religieuses des athlètes. Soutien total à Mohamed Camara !» a écrit Hamidou Doumbia, homme politique malien, sur Facebook.
« Est-il là pour jouer au football ou soutenir des causes politiques sur l’orientation sexuelle imposée ? »» demande Fatouma Harber, blogueuse et féministe malienne, sur Facebook. « Soutien total frérot #CAMARA. Reste fort frérota publié un célèbre rappeur, Iba One, également sur Facebook.
Le précédent Idrissa Gueye
Plusieurs pages sportives maliennes ont également apporté leur soutien au joueur dans des publications illustrées de photos de Mohamed Camara lors de son pèlerinage à la Mecque. Les internautes déplorent que l’international n’ait pas reçu le soutien de sa fédération ni celui de ses coéquipiers en club et en équipe nationale.
Ils citent le précédent de l’international sénégalais du Paris SG, Idrissa Gana Gueye, qui avait suscité la polémique en France en 2022 après s’être retiré de la journée de L1 consacrée à la lutte contre l’homophobie. Il a notamment reçu le soutien du chef de l’Etat de l’époque, Macky Sall.
Au Mali, sur une population estimée à plus de 20 millions d’habitants, 95 % sont musulmans, selon le rapport 2022 du Département d’État américain sur la liberté religieuse dans le monde. Le pays est attaché à des valeurs religieuses et traditionnelles qui ne tolèrent pas la pratique de l’homosexualité, même si aucune sanction pénale n’est en vigueur. En 2022, le ministre malien de la Justice Mamoudou Kassogué a qualifié l’homosexualité de « relation contre nature »et a indiqué qu’elle serait prochainement criminalisée, lors d’un atelier de validation d’un avant-projet de loi sur le code pénal.
