Accusé de harcèlement sexuel, l’auteur de BD Ed Piskor s’est donné la mort à 41 ans – Libération

L’étoile montante de la bande dessinée américaine, auteur notamment de « Hip Hop Family Tree », s’est suicidé lundi 1er avril. Dans une lettre d’adieu, il accuse les réseaux sociaux d’avoir eu sa peau et continue de clamer son innocence.

Ed Piskor était un échantillonneur. Grand mixeur, dépassant les frontières et les genres, se consacrant avec le même appétit à la fiction et au documentaire, passant de l’indie au mainstream, signant chez Marvel comme chez Fantagraphic. Une étoile montante de la bande dessinée capable de mettre sa carrière d’écrivain entre parenthèses pour devenir commentateur de l’industrie sur YouTube. Il était à la fois l’avenir de la bande dessinée américaine et l’une de ses voix les plus fortes. Ed Piskor s’est suicidé lundi 1er avril, à l’âge de 41 ans.

Depuis plusieurs semaines, l’auteur était accusé d’avoir eu un comportement inapproprié envers une jeune créatrice. Quelques mois avant la pandémie, il aurait entretenu une correspondance Instagram avec la jeune femme, mineure à l’époque des faits, où des insinuations sexuelles se mêlaient à une invitation à l’accueillir chez lui. Appuyées par des captures d’écran, ces accusations de « toilettage » ont suscité de vives réactions en ligne, un deuxième auteur s’ouvrant à son tour sur les propositions inappropriées que Piskor lui aurait faites. Avant qu’une troisième femme, spécialiste de la bande dessinée, évoque l’échange que lui aurait proposé l’auteur : la présenter à plusieurs personnalités du milieu si elle acceptait de poser nue pour lui.

Réagissant rapidement à ces accusations, un centre d’art de Pittsburgh, où résidait l’auteur, a suspendu sine die la tenue de la rétrospective qui devait lui être consacrée début avril. Un éditeur est revenu sur le contrat que Piskor