Le soleil se lève-t-il parfois voilé sur « Télématin », la « star » des matinales et fleuron de France 2 ? C’est ce que l’on imagine à la lecture d’une enquête sur la personnalité de son présentateur, Thomas Sotto, publiée mercredi 3 juillet 2024 par l’hebdomadaire Télérama.
Abondant de témoignages et de confidences, l’article décrit un environnement de travail devenu « toxique » en raison d’un management brutal et de l’instauration d’une « pression constante ». Ce que le présentateur justifie par le fait que « cela fait partie de (son) métier ».
Julia Vignali repart « épuisée »
Après avoir participé au « 20 Heures » et à l’émission « Complément d’enquête » – tous deux sur France 2 – Thomas Sotto termine sa troisième saison à la tête de la première matinale de France (avec une moyenne de 714 000 téléspectateurs).
De 2021 à 2023, il a travaillé en duo avec Julia Vignali, partie « épuisée » et aussitôt remplacée par Marie Portolano, ancienne journaliste sportive de Canal+, qui loue la rigueur de sa collègue : « quand il est là, il n’y a aucun accroc ».
Manque de respect et dénigrement
Pas de problème à l’écran, peut-être, mais en coulisses ? Selon Télérama, les salariés critiquent une « méthode Sotto » faite « d’irrespect, de colère froide, de dénigrement ». Une ancienne salariée dit n’avoir jamais connu un présentateur « dont tout le monde a autant peur ; j’ai très peu pleuré dans mes boulots mais au leur, oui, plusieurs fois ».
L’intéressé se défend de créer un climat de terreur : « ce n’est pas ma nature ». Et quand un responsable confie : « on écoute l’empereur donner ses avis et tirer des coups de gueule, il humilie, c’est dégradant », Thomas Sotto incite à « se distancer de la caricature ! » et se dit « blessé » par les critiques.
Une tentative de suicide
Les faits ne corroborent pas ses dires. Ainsi, la journaliste Stéphanie Khayat, chargée de « mettre en place » les invités, a trouvé l’ambiance à « Télématin » si mauvaise qu’elle a tenté de se suicider : « Je travaillais six jours par semaine. On me demandait l’impossible (…) On m’a ruinée. »
Notre dossier « Thomas Sotto »
Télérama précise enfin que la production de l’émission reconnaît qu’il y a « des tensions, des difficultés à surmonter, des gens qui sont très contents ou déçus. Parfois, les choses sont un peu exacerbées ». Et qu’elle assure « prendre en considération les difficultés » et « ne pas avoir reçu de nouvelles alertes de salariés en détresse ».