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Accord sur l’assurance chômage : les droits des seniors et des frontaliers durement touchés

Après plusieurs semaines de négociations, organisations syndicales et patronales ont conclu un accord interprofessionnel sur l’assurance chômage. Reste à attendre les choix définitifs concernant une éventuelle signature, alors que les conséquences pour les seniors et pour les frontaliers sont pointées du doigt par la CGT. Le gouvernement se félicite de la conclusion des négociations.

Publié le 15 novembre 2024
Mis à jour le 15 novembre 2024 à 11h18

La pression a été maintenue jusqu’au dernier moment. Après tout, le sujet est d’une grande préoccupation. Les négociations entre syndicats et patronat sur l’assurance chômage, lancées le 22 octobre, viennent d’aboutir à un accord national interprofessionnel (ANI) sur l’emploi des seniors, finalisé dans la soirée du jeudi 14 novembre.

Cette dernière est désormais soumise à la signature des organisations syndicales (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC), qui doivent encore consulter formellement leurs instances avant de rendre leurs conclusions définitives. Une décision à prendre dans un contexte politique tendu : le gouvernement Barnier veut réaliser 400 millions d’euros d’économies, dès 2025, sur le dos des chômeurs pour compenser le déficit public. Ce nouveau texte, obtenu après cinq séances de négociation et prévu sur quatre ans, est un avenant au précédent accord, datant de novembre 2023, qui avait été signé par la CFDT, FO et la CFTC.

Le gouvernement a « salué » l’évolution des négociations. « Cela démontre que la méthode du Premier ministre du gouvernement est de laisser la place au dialogue social, de prendre le temps de discuter, de prendre le temps de négocier. Ce n’est pas facile, mais c’est payant. »a déclaré Maud Bregeon, la porte-parole du gouvernement, sur le plateau de Franceinfo ce vendredi matin, annonçant des jours désastreux pour les personnes privées d’emploi.

« Des réductions de taxes très lourdes pour les seniors »

De nouvelles règles sur l’assurance chômage, sur l’emploi des seniors et sur les parcours syndicaux sont donc sur la table. Un relèvement de deux ans des limites d’âge donnant droit à des indemnités plus longues, aligné sur la réforme des retraites qui repousse l’âge de la retraite et contestée par les syndicats, est notamment prévu dans l’accord. Concrètement, le niveau donnant droit à 22,5 mois d’indemnisation, au maximum, passe de 53 à 55 ans et celui donnant droit à 27 mois de 55 à 57 ans.

Soit « de très fortes baisses de droits pour les seniorsfustige Denis Gravouil, membre du bureau confédéral CGT, dans une vidéo postée sur X (anciennement Twitter). Tous ceux âgés de 53 à 57 ans, par exemple, se retrouveraient avec une perte de 4 mois et demi de droits sur la période d’invitation. » L’objectif affiché par ses partisans est que cette mesure rapporte 350 millions sur quatre ans. Au total, les nouvelles règles permettraient de générer quelque 2,3 milliards d’économies sur quatre ans pour le système d’assurance chômage, selon un calcul de l’Unédic, l’association chargée de gérer l’assurance chômage en France.

« La délégation CGT recommandera de ne pas signer »

Autre point de fracture dans l’accord : l’indemnisation des chômeurs ayant travaillé dans des pays frontaliers, comme la Suisse, la Belgique, l’Allemagne ou le Luxembourg. Ces derniers pourraient ainsi voir leurs allocations « baisser de près de moitié »crie Denis Gravouil. Il ajoute : « Ce n’est pas acceptable pour la CGT, puisque derrière elle, on retrouve plusieurs travailleurs précaires qui n’ont souvent que le pays frontalier pour trouver du travail. » Leurs droits sont aujourd’hui calculés sur la base de leurs salaires obtenus dans ces pays.

D’autres mesures sont également inscrites dans l’accord, comme faciliter l’accès à la retraite progressive, renforcer l’entretien professionnel réalisé dans l’année précédant ou suivant le 45e anniversaire du salarié ou encore l’installation de l’emploi obligatoire des seniors comme objet de négociation dans les entreprises. « La CGT n’avait pas signé d’accord qui prévoyait trois fois plus de réductions que d’augmentations, elle décidera si elle signe un accord avec 8 fois plus de réductions que d’augmentations, explique Denis Gravouille. Évidemment, la délégation recommandera de ne pas signer. »

De leur côté, les délégations CFDT et CFTC ont annoncé, par la voix de leurs négociateurs, respectivement Olivier Guivarch et Frédéric Belouze, donner un « avis favorable sur les trois textes » et affirmer la volonté de « défendre ces trois accords devant ses autorités ». La CFE-CGC avait déjà indiqué qu’elle ne signerait pas l’accord sur l’assurance chômage. Un choix confirmé depuis par son négociateur, Jean-François Foucard, qui a affirmé que le syndicat restait favorable aux deux autres textes. Enfin, FO a annoncé qu’elle réservait son appréciation sur les trois textes.

Du côté des patrons, les conclusions sont plus homogènes. Le Medef salue les accords « avec des nuances »résume Hubert Mongon, le représentant de l’organisation patronale. Un sentiment partagé par l’U2P, structure majoritairement composée d’artisans et de commerçants, qui a émis un « avis positif » sur les trois accords. Seule la CPME, représentant les petites et moyennes entreprises, s’est montrée plus dubitative sur l’accord dédié aux emplois supérieurs, jugé « pas équilibré ». L’organisation estime cependant que l’accord sur l’assurance chômage « aucun problème ». Il faut maintenant attendre les décisions finales. Ce qui est sûr, c’est que l’accord est loin de faire l’unanimité.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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