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Accord entre Sanofi et le fonds américain CD&R, l’Etat s’invite au capital – Libération

Le groupe pharmaceutique français a confirmé ce lundi 21 octobre matin l’annonce du ministère de l’Économie sur l’entrée de Bpifrance au capital d’Opella, à hauteur de 2%. La filiale est valorisée environ 16 milliards d’euros.

Opella, la filiale de Sanofi spécialisée dans les produits sans ordonnance et notamment le Doliprane, sera cédée au fonds américain CD&R, mais fera également l’objet d’un accord tripartite incluant l’Etat. C’est ce qu’a annoncé dimanche soir le ministre de l’Économie, Antoine Armand, assurant sur « garanties » sur l’emploi, la production et le développement de la filiale. « L’État, via Bpifrance, sera actionnaire pour assurer cela » a-t-il ajouté, confirmant une information de Figaro publié plus tôt dans la soirée.

Une opération confirmée par Sanofi le groupe pharmaceutique français ce lundi 21 octobre au matin : « Sanofi et CD&R sont entrés en négociations exclusives pour la vente et l’acquisition potentielles d’une participation majoritaire de 50 % dans Opella »selon un communiqué du cabinet, qui précise que l’offre CD&R est « ferme et entièrement financé ».

La valorisation d’Opella repose sur une valeur d’entreprise d’environ 16 milliards d’euros, souligne Sanofi. La banque publique d’investissement « Bpifrance devrait participer en tant qu’actionnaire minoritaire d’environ 2% »précise Sanofi dans son communiqué. Dans ce projet, Sanofi devrait rester « un actionnaire important », est assuré dans le texte.

Lors d’un échange avec la presse dimanche soir, Bercy a précisé l’intérêt de cette participation : « Pour l’Etat, avoir un représentant au conseil d’administration permet de contrôler la bonne réalisation des engagements, a ajouté Bercy. Il est un témoin in situ avec droit de vote. Cela donnera toute l’efficacité à ces engagements, qui sont assortis de lourdes sanctions financières.»

Les engagements en question portent sur l’origine du « principes actifs utilisés par les usines Opella », UN « engagement de production en France », UN « engagement au service du marché français » et un « engagement à investir, à grandir (…) c’est à dire que les acheteurs viennent injecter de l’argent pour de nouvelles lignes de production », selon le ministère de l’Industrie.

« Engagement à investir »

L’offre bonifiée, annoncée jeudi, d’un autre candidat au rachat, le fonds d’investissement français PAI Partners, soutenu par des investisseurs internationaux, n’a donc pas abouti. CD&R, avec lequel Sanofi est entré en discussion le 11 octobre, est un grand fonds américain qui investit en France depuis une quinzaine d’années (notamment dans Rexel, Spie, Socotec, But et Conforama) et soutient plusieurs laboratoires pharmaceutiques comme Inizio et Pointu. Le groupe pharmaceutique veille depuis le premier jour à ce que « ce projet n’aura aucun impact sur l’emploi en France » et qu’elle ambitionne de faire croître Opella en s’appuyant sur un partenaire financier prêt à investir sur ce marché plus proche de la consommation de masse que de l’activité pharmaceutique.

Les syndicats craignent un « rupture sociale » sur les 1.700 emplois qu’Opella compte sur le sol français, dont 480 sur son site de Compiègne (Oise) et 250 dans son usine de Lisieux (Calvados), dédiée au médicament le plus vendu en France.

Mise à jour : ce lundi 21 octobre à 7h50, avec l’ajout du communiqué de Sanofi confirmant l’opération.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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